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Littératureet Romans & Nouvelles  

Mon ami Leonard
de James Frey
Belfond 2006 /  21 €- 137.55  ffr. / 435 pages
ISBN : 2-7144-4183-1
FORMAT : 14,5cm x 23,0cm

Traduction de Laurence Viallet.

Reconstruction

Le public français a découvert James Frey avec Mille morceaux (2004, 10/18 2006), roman présenté comme autobiographique, qui racontait en un style saccadé sa cure de désintoxication après des années d’alcoolisme et de toxicomanie. L’auteur, né en 1969, se présentait lui même comme «alcoolique, toxicomane et criminel».

Mon ami Léonard est son second roman ; on retrouve le style heurté, cassé, qui dit les brisures de l’homme et le chaos de sa vie. La trame est celle d’une amitié inattendue entre deux hommes de générations différentes, une réflexion sur l’amitié, la paternité, la famille choisie, les affinités électives. Le texte se présente aussi comme une autobiographie, celle de James qui sort avec difficulté d’une cure de désintoxication et d’une peine de prison. En clinique, il a fait deux rencontres : Lily dont il est tombé éperdument amoureux et Léonard qui décide de le protéger. Lorsque s’ouvrent enfin les portes sur la liberté, James rencontre la mort, celle de Lily, et le deuil impossible, la tentation de replonger. Contre cette tentation obsédante, surgissent Léonard et son ami inquiétant : Barracuda. Les deux hommes vont jouer le rôle d’anges gardiens, et aider James à s’en sortir. Roulant en limousine blanche, hantant les grands hôtels et les bars chics, entourés de relations troubles, ils deviennent les «parrains» de James.

Il y a un aspect conte de fées dans cette histoire, où le «méchant» Léonard, mafieux au grand cœur et au geste large, décide d’adopter le fragile James et de lui redonner le goût de vivre. Entre deux dessins de Picasso et Matisse, des visites au musée, quelques repas pantagruéliques, les parties nocturnes de billard, les amis retrouvés, sans pouvoir oser l’amour, James se reconstruit. Quittant Chicago, ses brumes et ses noirs souvenirs, il s’installe au soleil d’Hollywood, et, gardé par ses chiens Cassius et Bella, découvre le cinéma et l’écriture.

Le roman se construit peu à peu, au fil des pages, de la résurrection du héros, le style s’adoucit. La lecture en est aisée, on a plaisir à suivre le récit, cependant l’ensemble est peut-être un peu mièvre, la fin attendue et trop édifiante… un peu en dessous, somme toute, du sujet.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 05/01/2007 )
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