Littérature
Romans & Nouvelles de Alex Wheatle
Au Diable Vauvert 2007 / 23 €- 150.65 ffr. / 438 pages
ISBN : 978-2-84626-119-7
FORMAT : 13,0cm x 19,5cm
Traduction de Nicolas Richard.
Saga anglo-jamaïcaine
Alex Wheatle est né en 1963 à Brixton, quartier sud de Londres, où est venue s’installer à partir du début des années 60 la communauté jamaïcaine. Après avoir été DJ, il s’est lancé dans l’écriture. Island song est son quatrième roman, le second édité en France (après Redemption song, éditions Au Diable Vauvert). Nicolas Richard a traduit les deux romans, et il faut saluer son travail, car la langue d’Alex Wheatle n’est pas facile : syncopée, proche de la musique, emplie d’argots divers, elle donne envie de se lire à haute voix, pour mieux comprendre, mieux savourer ces phrases lourdes, trop pleines d’histoires.
Dans Island song, Alex Wheatle a voulu raconter sur trois générations une histoire à la fois personnelle et collective : celle de la Jamaïque d’abord, de son peuplement, des populations mélangées, des esclaves marrons (le roman est dédié à son grand père «Louis Wheatle, dit Charlie - 1900-1980 - un authentique Marron»), des relations avec l’Angleterre ; l’exode rural, les difficultés et les violences des années 50, l’exil vers Londres, les espoirs de vie meilleure… une culture originale qui se construit entre Jamaïque et Angleterre.
Les femmes sont au coeur du roman, avec les deux sœurs, Hortense et Jenny. Du village (inventé) de Claremont en Jamaïque, à Londres, Alex Wheatle suit les pistes des souvenirs, des secrets enfouis et vivants. Il tente aussi, lui, l’enfant abandonné par sa mère à quatre ans, qui éleva ses cinq autres frères et sœurs, de comprendre l’énigme des relations familiales, des préférences parentales, des liens entre parents et enfants, frères et soeurs. Le passé familial pèse de tout son poids sur la vie et le destin de ses personnages, dont chacun incarne un peu de l’histoire de la Jamaïque au siècle dernier.
Un roman attachant, dense, qui se mérite… Un auteur original, comme le sont souvent ceux qu’édite Au Diable Vauvert, pour notre plus grand plaisir.
Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 27/07/2007 )
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