L'actualité du livre
Littératureet Poches  

7 ans après...
de Guillaume Musso
Pocket 2013 /  7,80 €- 51.09  ffr. / 496 pages
ISBN : 978-2-266-23906-6
FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm

Première publication en avril 2012 (XO)

Oh l'infâme bouillasse !

"Je n'en peux plus de ces énigmes à la Da Vinci Code, s'énerva Sebastian". NOUS NON PLUS !!!

On ne devrait pas regarder de téléfilms sur TF1 l'après-midi quand on se pense cinéphile. Et quand on voue à la littérature un amour fidèle et sincère, on ne devrait pas lire du Musso. Même pour la détente, même pour pouvoir en parler, même pour en dire tout le mal qu'on en pense. Nostra Culpa.

Car dire du mal des romans de Musso ne relève pas du snobisme, d'un parisianisme décrié dès qu'on s'attaque aux faiseurs de chiffres, aux auteurs ''po-pu-lai-res''. Non. Ce n'est qu'un juste retour, une revanche pour quelques heures d'ennui, d’exaspération, de migraine littéraire. Quand le recours aux ficelles les plus faciles a fini de soulever un semblant d'admiration (''pour vendre autant, il doit savoir s'y prendre !'') ; quand la macédoine sentimentale (de l'amour, de l'émotion, de la violence même - ici, Musso s'essaye en costume Grangé et nous offre une scène de meurtre boucher sanglante à souhait) décroche des soupirs fatigués ; quand la succession d'épisodes bâclés et improbables, comme est tout aussi expédiée et navrante l'intrigue générale, agace, agace, agace ; quand on se dit qu'on style aussi plat, inexistant, ready-made pour ado et ménagère définitivement décérébrés par TF1, est une insulte au bon sens et à ce que l'adjectif populaire signifie vraiment.

Ceux qui lisent Musso avec un certain plaisir s'en excusent souvent, convenant que tout cela est bien facile, mais prenant quand même, mais facile oui. Facile ? Non ! Mauvais !

Le ''pitch'' : papa Sebastian et maman Nikki, qui ne s'aiment plus car ils sont tel-le-ment différents, vont se rabibocher quand leurs deux jumeaux disparaissent. Voyage autour du globe, Paris, New-York, Rio, l'Amazonie, à la recherche de Jeremy et Camille. Un meurtre particulièrement violent donc, de la cocaïne dans la chambre de Jeremy, des cadenas cryptés sur le pont des arts à Paris et des serveuse cariocas qui s'avèrent être des Lara Croft de la drogue. Et plein de choses qui se passent autour : détournement de bateau mouche, course-poursuite en pousse-pousse dans les allées de Montmartre, randonnée meurtrière dans la jungle amazonienne, et fliquette en phase terminale d'un cancer du cerveau, mais bien vaillante quand même. Rassurez-vous, le suspense n'est pas haletant (on comprend vite qui manie les ficelles) mais la fin, heureuse, fadasse, est bien au-rendez-vous. Notre instant romantique favori : "Ses yeux vert absinthe miroitaient comme des flaques de pétrole"...

Ne manquent qu'un point météo par Évelyne Dhéliat en préambule et quelques publicités pour détergents, plans retraite-prévoyance et slips absorbants Confiance ou Molicare, intercalées dans l'intrigue...

Bruno Portesi
( Mis en ligne le 27/03/2013 )
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