Littérature
Poches de Patrick Besson
Seuil - Points 2006 / 6.50 €- 42.58 ffr. / 239 pages
ISBN : 2-7578-0172-4
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm
Vaine croisade
Auteur de nombreux romans, chroniqueur à la plume vive et ironique, Patrick Besson donne avec Saint-Sépulcre !, paru en 2005, réédité en Points Seuil, un texte alerte qui se passe à Paris à la fin du règne de Louis IX.
L’auteur imagine les aventures d’un écolier, Richart, fils de riche marchand, qui préfère courir les tavernes et comparer les mérites des vins parisiens aux études auxquelles le voue son père. Son compagnon, Bénodet, pauvre jongleur, lui sert de plume et rédige ses devoirs en échange de soirées bien arrosées. Cette vie mal réglée dérape en peu de temps, lorsque Richart demande à Bénodet d’écrire un texte sur la prise de Jérusalem, composition d’histoire contemporaine qu’il doit rendre à ses maîtres. Bénodet se prend au jeu, et deux récits s’entremêlent : le texte de Bénodet et les aventures des deux hommes qui croisent sur leur chemin un templier vieillissant et sa ravissante compagne. Ils partent pour l’Orient avec le roi dans l’ultime croisade qui échoue à Tunis. Patrick Besson entrelarde ce récit de deux chapitres de considérations qu’il prête à Louis IX.
Le lecteur suivra –ou non – Patrick Besson dans son roman, où l’histoire sert de décor pittoresque aux idées et prises de position de l’auteur. Il ne faut surtout pas chercher dans ce texte littéraire une quelconque information historique, les anachronismes y sont volontairement légion, mais plutôt y lire les préoccupations d’un auteur du XXIe siècle. Les règles du genre sont respectées, la plume est alerte, on se promène sans déplaisir sur les routes de France jusqu'en Palestine, auprès de Godefroi de Bouillon, sur les champs de bataille, dans des châteaux picards humides.
Patrick Besson aime les formules rapides, provocantes : «Pourquoi était-on venu en Palestine, déjà ?Ah, oui, délivrer le tombeau du Christ. L'autre s'en foutait pas mal; il n'était pas enterré dedans. Tous ces morts pour une boîte vide !» Un texte plaisant, texte d’humeur, vite lu, vite oublié sans doute. Il ravira les amateurs de romans, il irritera les historiens…
Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 25/01/2007 )
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