L'actualité du livre
Littératureet Policier & suspense  

Le Secrétaire italien
de Caleb Carr
Presses de la cité 2006 /  19.00 €- 124.45  ffr. / 266 pages
ISBN : 2-258-06911-4
FORMAT : 14x22 cm

Traduit de l'anglais (américain) par Jacques Martinache

Holmes sweet Holmes

À la demande des héritiers de Sir Arthur Conan Doyle, Caleb Carr – dont L’Aliéniste est un classique de la littérature policière historique – signe le retour du plus fameux des détectives : Sherlock Holmes et de son acolyte, le docteur Watson (qui bien évidemment est ici le narrateur). Tout commence lorsque le résident de Baker Street reçoit une lettre de son frère Mycroft qui lui demande de l’aide : il craint pour la vie de la reine Victoria, dont il est un proche conseiller. Des meurtres ont déjà été perpétués sur des serviteurs de la monarque, suivant un modus operandi identique à l’assassinat du secrétaire italien de Marie Stuart (David Rizzio), trois siècles plus tôt, dans la demeure où loge actuellement la reine Victoria (Holyrood, en Ecosse). Holmes et Watson répondent à cet appel, et se rendent sur les lieux.

On retrouve avec Le Secrétaire italien la plume de Caleb Carr, et son art pour situer historiquement ses récits. Mais malheureusement, l’intrigue est bien mince et traîne en longueur. Une tentative pour donner plus d’envergure qu’à l’accoutumée au personnage de Watson est bien amorcée, mais qui s’embourbe dans des considérations philosophiques prêtées à ce personnage, et finit par ennuyer le lecteur. Par ailleurs, un comble pour ce type de roman, le coupable est bien vite repéré du fait d’un profil proche de la caricature, ce qui confirme le sentiment d’un essoufflement rapide de l’histoire. L’affiche était pourtant alléchante : Holmes ressuscité par un maître du genre. Mais l’ouvrage est plus une nouvelle «gonflée» par des descriptions sans intérêt qu’une véritable histoire dont on sent que l’ambition était de faire un Chien des Baskerville 2. Carr loupe sa cible bien lourdement et noie son talent, au grand désarroi de ses admirateurs, et de ceux de Holmes…

Antoine Bioy
( Mis en ligne le 05/01/2007 )
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