L'actualité du livre
Pocheset Littérature  

Alphonse
de Akli Tadjer
Pocket 2007 /  4.90 €- 32.1  ffr. / 118 pages
ISBN : 2-266-16342-6
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication en août 2005 (JC Lattès).

Du Bled aux corons…

Ayant déniché un paquet de lettres vieux de quarante ans dans le grenier de sa mère – qui a toujours tout gardé -, Alphonse retrouve la mémoire de ses années d’adolescence. C’est durant cet été 1964, en vacances chez son oncle et sa tante du Nord (oncle Salah et tante Jeanne, et toute une smala à l’accent ch’ti), que ce jeune Parisien aux airs trop arabes - “un tas de brun sur pattes” – apprend sa différence, mais aussi l’amour et l’amitié, avec son grand Théo de foire, auteur des fameuses lettres. La destinataire de ces mots d’amour jaunis par les ans ? La cousine Juliette, qu’Alphonse retrouve dans un café de gare : «Les années se sont permis quelques mauvaises plaisanteries avec son physique». Pourquoi Théo aimait-il Juliette ? L’amour a ses raisons… souvent obscures et insondables.

Alphonse est l’évocation tendre, à la Doisneau, d’une enfance au temps des sweet sixties… et de l’Indépendance. Un Diabolo menthe sous les accords d’Evian, dans une société raciste. Dès son arrivée, le jeune Mohammed doit changer de nom, et s’appeler Alphonse. Dans la cohue xénophobe des parents et des voisins, l’oncle Salah a choisi de se taire, honteux et terré, et la tante Jeanne conserve de sa douceur maternelle.

La plume est belle comme un genou cagneux, avec mercurochrome : simple, gamine, écorchée. On aurait aimé plus long, plus profond, que ces 180 pages. Du moins, ce dernier roman est-il une invite à (re)découvrir le reste de l’œuvre d’Akli Tadjer, Courage et patience (2000), Le Porteur de cartable (2002). Un joli conte : le drame algérien, côté cour… de recréation.

Bruno Portesi
( Mis en ligne le 21/03/2007 )
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