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Pocheset Littérature  

Le Pays des vivants
de Jean-Pierre Milovanoff
Le Livre de Poche 2007 /  6 €- 39.3  ffr. / 224 pages
ISBN : 9782253118473
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication en août 2005 (Grasset).

Tout simplement bon

On ne contredira pas l’éditeur dans sa présentation de Jean-Pierre Milovanoff, «conteur magistral»… Car pour qui s’amusa et s’appliqua à la vendange de la rentrée littéraire 2005, Le Pays des vivants fut un beau fruit, mûr mais point trop, sucré et honnête, sans esbroufe ni produit traitant. A manger goulûment et sans risque ! Aujourd'hui au format poche.

Jean-Pierre Milovanoff est un romancier pour de vrai, une plume sincère et simplement belle, hâtée sur le papier par une imagination qui se passe de l’épanchement égocentré, de la peinture sociale acide ou des propos politiques rapidement passés de mode ; juste une histoire et des personnages taillés dans la matière même des lettres : peut-être grossiers, sans doute peu réalistes, Kochko, Faustine et Bichon, sortes de protagonistes à la Daumier, à la Pagnol, à la Doisneau, sont des bougres terriblement attachants. Beautés brutes, sculptées à coups de plume, peintes d’encre, mues du plaisir d’écrire…

Tout commence dans un Massif Central qu’une tempête de neige a travesti en petite Sibérie. Un homme à l’identité mystérieuse fuit la police et l’incarcération à la faveur des intempéries, et part retrouver sur les plateaux désertiques le vieil ami, Kochko. Hélas, seule demeure sa tombe… Et les proches du vieux boxeur : Faustine, la compagne, ancienne danseuse au caractère sucré-salé, et Bichon, l’ami un peu simple, gentil beaucoup. Le récit remonte alors le temps pour nous raconter les rencontres de ces personnages de comédie, l’amitié qui explose, l’amour qui fleurit doucement, le temps qui passe jusqu’à nous ramener à la tombe… «Les morts, comme les oiseaux et les bêtes sauvages, ont une distance de sécurité que les vivants ne peuvent enfreindre.»

C’est beau et c’est bon, ça rassasie, ça contente, ça arrondit le sourire au fil des pages… Et ça donne l’envie de se plonger dans les précédents romans de l’écrivain nîmois : La Splendeur d’Antonia (1996), Le Maître des paons (Grasset, 1997), La Mélancolie des innocents (Grasset, 2002)… A découvrir de toute urgence !

Bruno Portesi
( Mis en ligne le 20/06/2007 )
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