Bande dessinée
Manga de Riyoko Ikeda
Dargaud/Kana 2011 / 19,00 €- 124.45 ffr. / 950 pages
ISBN : 978-2-505-00949-8
FORMAT : 14x21 cm
Capitaine abandonnée
On ne présente plus Versailles No Bara (La Rose de Versailles), le cultissime manga de Riyoko Ikeda connu en France par l’adaptation animée Lady Oscar qui fut diffusée dans les années 80 dans l'émission Récré A2. C’est donc une excellente idée de la part de Kana de publier cet immense chef-d’œuvre, bien que cette édition n’apporte à vrai dire rien de bien neuf par rapport à celle de 2002.
Toujours est-il que la magie marche encore, et que même un novice en manga peut se plonger sans crainte dans ce premier volume de pas moins de 900 pages.
Le récit d’Ikeda n’a en effet rien perdu de son panache, et la saga marque toujours aussi durablement ses lecteurs. Le lyrisme inimitable de l’œuvre, soutenu par de grandes envolées passionnées, le sens percutant du drame et l’universalité des thématiques traitées par Ikeda font immanquablement mouche et touchent forcément au cœur.
Tout l’art de l’auteur est dans la richesse de ses personnages, aux antipodes les uns des autres, avec des méchants charismatiques et terriblement humains, qui s’opposent à des gentils souvent frivoles et nunuches. En définitive, le caractère de tout un chacun se révèle plus complexe qu’il n’y paraît: tous sont animés par une passion secrète, plus ou moins honorable, mais qui les pousse tôt ou tard à prendre leur destinée en main et à faire des choix existentiels cornéliens. L’argent, le pouvoir, la justice, la famille, l’amour ou encore la haine sont autant de moteurs pour les initiatives exubérantes que prennent les protagonistes. La sagesse est rarement de mise dans ces pages audacieuses, comme pour mieux nous rappeler que l’on n’a qu’une vie et qu’il faut la brûler par les deux bouts !
Espérons donc que d’autres titres d’Ikeda suivront, encore inédits en France, comme le sublime Très cher Frère ou encore l’énigmatique Eroica auquel fait allusion l’auteur dans la préface du livre. Ces initiatives audacieuses confirmeraient définitivement la grande expertise éditoriale de Kana dans le domaine du manga.
Océane Brunet
( Mis en ligne le 25/01/2011 )
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