Bande dessinée
Manga de Hirohiko Araki
Editions Tonkam 2015 / 7.99 €- 52.33 ffr. / 256 pages
ISBN : 978-2-7560-6564-9
FORMAT : 11,2x17 cm
Jojo est mort ! Vive Jojo !
Tonkam réédite la célèbre et longue série JoJo’s bizarre adventure qui est paru au Japon dans les années 80. Cette œuvre a beaucoup de particularités. Que ce soit son parcours éditorial, son graphisme ou son scénario : ce manga sort du lot.
Pour commencer, son parcours éditorial en France a été semé d’embuches. Malgré le succès de la série au Japon, la série n’est arrivée dans notre pays que tardivement. JoJo’s bizarre adventure, commencé depuis des années, a un graphisme qui semble un peu daté. Cela n’empêche pas à une communauté de fans de se constituer. Aujourd’hui, Tonkam publie les tomes inédits en France et réédite depuis le début la série en suivant le nouveau découpage en saisons mis en place au Japon.
Au premier regard, le dessin de Hirohiko Araki évoque, aux plus vieux d’entre vous, ceux de la série Hotuko no Ken. Mais cette impression s’estompe vite, car le trait semble plus libre et les fantaisies graphiques sont nombreuses (notamment les cheveux style “nouilles” à la Mucha sur certaines cases, des esquisses au pinceau…). Il est certain que ce style particulier pourra rebuter des lecteurs. Pourtant, une fois la série entamée, on ne peut qu’être fasciné par ce dessin où les personnages, lookés à l’extrême, prennent des poses improbables.
Le “too much” présent dans le graphisme est également présent dans le scénario : la série se déroule sur plusieurs générations, les masques aztèques, les nazis et des moines tibétains se croisent dans une Amérique ségrégationniste. Les histoires de famille doivent tenir compte du surnaturel et des vampires. Ce grand fourre-tout pleins de références donne une série jouissive. Le suspense se joue sur ce que le lecteur sait et ce qu’ignorent les personnages. Les points de vue adoptés (notamment celui du petit noir américain des rues) jouent aussi là-dessus. Le héros est doté d’un caractère impétueux. Ses proches sont fascinés par ses facilités à manipuler le pouvoir de l’onde et surtout par son sens des priorités. En effet, La seule chose qui compte aux yeux de ce jeune à l’apparence d’un voyou est sa grand-mère. Un paradoxe qui met du piment et de l’humour dans ce tome.
Ce premier volume du deuxième arc nous présente un nouveau héros (JoJo, diminutif de Joseph) qui prend le relais de l’ancien (JoJo, diminutif de Jonathan) avec brio. Cette série réussit à utiliser l’exagération sans jamais écœurer le lecteur. Un classique à connaître.
Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 10/03/2015 )
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