Bande dessinée
Manga de Moonkey
Pika éditions 2006 / 6,95 €- 45.52 ffr. / 200 pages
ISBN : 2-84599-557-1
FORMAT : 12x18 cm
Le sous-doué mythomane
Maximilien Durieux est un jeune homme plein d’avenir destiné à une brillante carrière et une immense fortune. Du moins c’est ce que pensaient ses parents lorsqu’ils le laissèrent seul au pays pour terminer ses études, suite à une mutation du père à l’étranger. Mais Max échoue lamentablement ses examens de fin d’année, et voit ainsi son avenir de futur « killer » des finances réduit à l’état d’une toute petite merde. Jamais en manque de ressources, le jeune homme décide de cacher le forfait à son père et se met en quête d’un premier emploi, sans diplôme ni expérience.
Écrite par un Occidental (francophone de surcroît, signe révélateur de la profonde mutation s’opérant dans le manga, qui subit lui aussi une forme de mondialisation), la série propose un tableau sociologique plutôt réaliste –mais parfois caricatural- du monde du travail, n’hésitant pas à enfoncer des portes ouvertes : la difficulté de trouver un premier job, le cynisme carnassier du patronat forcément ultra-libéral, esclavagiste et plein aux as, sans oublier la prétention intrinsèque à tout cadre supérieur, qui, parce qu’il a gravi les échelons, est obligatoirement un salaud.
En parallèle de ce monde impitoyable, le protagoniste côtoie une bande d’amis plus marginale, qui n’hésite pas à flirter avec l’illégalité pour parvenir à ses fins, travers supposé la rendre d’autant plus sympathique. Toujours est-il que ces jeunes têtes brûlées, dont le lieu de rendez-vous est la laverie automatique du quartier, passent le plus clair de leur temps à chercher querelle au groupe de loubards du coin, ce qui donne lieu à de grandes scènes de bagarres.
L’auteur dépeint sans complaisance les défauts de ses personnages (l’ego démesuré de Max, mais aussi ses lâchetés et ses faiblesses) et dresse le portrait d’individus amusément ridicules : ainsi en est-il de la blonde directrice des ressources humaines prête à coucher pour réussir, mais aussi du fils à papa de plus de quarante ans qui joue au petit chef dans la société du pater. On retiendra de plus le trait, vif et drôle, et l’emploi d’un comique de situation souvent bien vu.
Océane Brunet
( Mis en ligne le 04/02/2006 )
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