Bande dessinée
Manga de Yuji Iwahara
Soleil Productions 2006 / 9.95 €- 65.17 ffr. / 200 pages
ISBN : 2-84946-527-5
FORMAT : 13x21 cm
Déracinement et désherbage
La jeune Kasumi fait partie des 160 personnes sélectionnées pour un programme de cryocongélation, alors que sa sœur jumelle – à l’origine de la candidature- n’est pas acceptée. Un terrible virus, Médusa, menace en effet l’Humanité toute entière : les scientifiques ont donc décidé de réagir en maintenant dans un coma artificiel des séropositifs le temps de trouver un vaccin.
Mais à leur réveil, les élus ont la désagréable surprise de se retrouver dans un monde hostile et étranger où prolifèrent d’immenses ronces et pullulent toutes sortes de bêtes féroces…
Reprenant la thématique des survivants sur une île déserte, le scénario très construit de ce premier tome est certes peu novateur dans le monde de la Science-Fiction. Mais Yuji Iwahara use de tous les stratagèmes pour donner un rythme à son histoire et capter ainsi toute l’attention de son lecteur. Aux multiples flash-back et rebondissements s’ajoute un trait qui s’approche du Comics, audacieux mélange de réalisme et d’imaginaire. De l’œuvre émane une certaine étrangeté, entretenue par un éclairage très sombre qui suscite dès les premières cases un sentiment d’insécurité et d’attente anxieuse.
Les personnages apprennent à cultiver la solidarité pour leur survie dans ce Koh-Lanta futuriste où les attendent d’incroyables épreuves. Très animés, les membres du groupe se disputent souvent, ne sont pas d’accord entre eux, nourrissent des animosités mal placées et se battent comme des chiffonniers. Mais unis par les circonstances, tous n’ont d’autre choix que d’aller de l’avant aux côtés de leurs compagnons d’infortune. L’auteur met à profit ce huis clos à ciel ouvert pour exacerber les défauts de ses personnages : corruption, lâcheté et cupidité sont ici les valeurs les mieux partagées. Mais de ces survivants peu glorieux exsude une étonnante humanité qui les lave de bien de leurs péchés…
Une série qui s’annonce ainsi très prometteuse, ave une énigme qui reste entière.
Océane Brunet
( Mis en ligne le 13/08/2006 )
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