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Bande dessinéeet Comics  

Lord Baltimore (tome 1) - Quarantaine
de Mike Mignola , Christopher Golden et Ben Stenbeck
Delcourt - Contrebande 2011 /  14.95 €- 97.92  ffr. / 125 pages
ISBN : 978-2-7560-2671-8
FORMAT : 17,5x26,5 cm

Crâne chauve et jambe de bois

L’histoire commence en France, après la première Guerre mondiale. Au conflit a succédé une autre horreur : la peste qui ravage les populations. Et si ça n’était que ça : c’est une invasion de vampires qui s’abat aujourd’hui sur le pays. Un homme, un seul, se bat contre cette menace, Lord Baltimore. Crâne chauve, jambe de bois et les ceintures bardées de flingues en tout genre, cet anti-héros n’a pas son pareil pour semer la panique parmi les suceurs de sang. S’il semble s’attaquer à la menace en général, on apprend vite que Baltimore n’en n’a finalement surtout qu’après un seul de ces démons : l’inquiétant Haigus, borgne mais redoutable.
La suite fera intervenir, outre les vampires, des zombies, des spores mortelles, des méduses géantes et flottantes, une île fantôme et autres joyeusetés. Comme dans un catalogue du genre, les auteurs multiplient les pistes et les intrigues, quitte à faire douter le lecteur de la cohérence de tout ça. La suite rassurera ou non ; en attendant, on lit cela avec intérêt, sans être pour autant complètement emporté.

Ce comics (mini série de cinq épisodes) est adapté du roman de Mignola et Golden, Baltimore, or The Steadfast Tin Soldier and the Vampire de 2007. On quitte la mythologie Hellboy et son univers en expansion, mais l’on ne sort pas pour autant du genre qui a fait la renommée de Mignola : le comics horrifique, nourri à Lovecraft et aux folklores et traditions populaires, le tout modernisé et remis au goût du jour (à l’aide surtout d’une bonne dose de bastons).

De son côté, Ben Stenbeck fait de son mieux. Et même s’il est loin du niveau de Mignola, l’ambiance est là et plusieurs planches sont très réussies. L’élève repique les plans de son professeur : aplats de couleurs, ombres marquées, découpage aéré, cela suffit à installer un univers. Là où le bât blesse, c’est dans le personnage principal. Si sur le papier, Lord Baltimore a tout d’un héros de grande envergure, personnage maudit, poursuivi par la malchance et devenu malgré lui seul rempart contre la menace, lorsqu’il est traduit en dessins, il manque singulièrement de charisme et d’épaisseur. Dommage, car on tient là une nouvelle série qui renferme beaucoup de promesses.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 25/10/2011 )
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