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Bande dessinéeet Fantastique  

Zombies (vol. 1) - La divine comédie
de Sophian Cholet et Olivier Peru
Soleil 2010 /  13.50 €- 88.43  ffr. / 52 pages
ISBN : 978-2-30201-115-1
FORMAT : 23,4x32,3 cm

Encore du zombie

Le zombie est à la mode, c’est sûr : cinéma, littérature, bande dessinée… on décline le mort-vivant à toutes les sauces, et cette nouvelle adaptation, très inspirée des films de Georges A. Romero, vaut son pesant de chair avariée et de virus mutant. Le scénario pourrait en effet être un hommage aux chefs d’œuvre du genre : L’Armée des morts, Le Jour des morts-vivants, Land Of The Dead. Le pitch est simple : un mode dominé par des zombies (le genre agressif et rapide de L’Armée des morts, pas du tout les veaux des premiers films), un survivant qui survit en oubliant peu à peu son humanité, mais qui va retrouver – temporairement – foi en l’humanité par la rencontre d’un gamin. Et l’on croise aussi d’autres survivants, eux aussi déboussolés, en quête de nourriture, menés par un acteur de série B spécialisé dans les films de zombies… et un grand projet : reconquérir une île, restaurer une société humaine, de la paix, de la sécurité… Mais le zombie est difficile à éradiquer, et le survivant est parfois assez stupide, la gâchette fonctionnant plus vite que la cervelle. Ce n’est même pas une guerre ou une reconquête, juste la chronique d’une apocalypse.

Olivier Peru, le scénariste, a parfaitement intégré le ressort des films de zombies : la critique sociale, et son intrigue développe efficacement le concept, à commencer par la petite historiette d’introduction, beau morceau d’humour bien noir. On fera le parallèle avec le très réussi World War Z et sa kyrielle de petits récits autour d’une situation analogue. Mais le morceau de roi est la longue aventure de Sam et de Josh, dans un monde sans avenir. Pas de temps morts dans ce récit, mais un rythme très bien dosé entre le calme et la tempête, avec, en toile de fond, une sorte de déprime ambiante (assez justifiée). L’humour est là, discret, et sait s’effacer devant le drame : un scénario très réussi, qui laisse espérer une série aussi efficace, dans un genre plus « cinématographique » que l’autre grande saga zombie du moment, Walking Dead. Quant au graphisme de Sophian Cholet, il décline, tout aussi habilement, les classiques du genre : une vision peut être pas originale d’une apocalypse zombie, mais diablement efficace, et qui s’inspire, par endroit, des meilleurs films. Bref, une série très prometteuse, qui manie habilement l’hommage et sait jouer de la mise en scène pour donner un sens à cette immense empoignade. A suivre !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 23/07/2010 )
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