L'actualité du livre
Bande dessinéeet Fantastique  

Chimichanga
de Eric Powell
Delcourt - Contrebande 2013 /  13.95 €- 91.37  ffr. / 96 pages
ISBN : 978-2-7560-2980-1
FORMAT : 19x28,3 cm

Freak show

Les amateurs de comics et de la collection Contrebande de Delcourt connaissent déjà bien Eric Powell, l’auteur de The Goon. Pour se changer les idées et visiter d’autres univers, Powell a écrit et dessiné ce récit complet en 2011 et on le découvre aujourd’hui dans une traduction – un brin fantasque parfois – française.
L’action se passe autour d’un cirque ambulant un peu fauché, un freak show à la Barnum mais sans les freaks. Il y a bien un poisson à tête humaine qui parle (ce qui dans un monde idéal aurait suffit à faire la renommé du cirque), mais pour le reste... pas de vrai colosse, pas d’homme éléphant, juste un vieux bonhomme tout ridé et une fillette à barbe. C’est cette dernière, Lula, qui va faire démarrer le récit après avoir croisé le chemin d’une vieille sorcière. En échange de quelques poils de sa barbe, Lula récupère un gros œuf étrange. Et lorsque l’œuf éclot, c’est un drôle de monstre qui en surgit, une sorte de gros balourd pataud entre Hulk et un clébard. Les deux s’apprécient dès le premier regard (que le monstre à de travers), et Lula ramène son petit protégé au bercail. Elle le baptise Chimichanga, du nom du casse-croûte qu’elle adore et est persuadée qu'avec lui tout va changer: c’est sûr avec une attraction comme celle-là, le cirque va pouvoir de nouveau connaître le succès !

On passe les péripéties qui suivent et qui mettront en scène une sorcière qui pète, un laboratoire pharmaceutique véreux (pléonasme ?), et quelques vagabonds lettrés. Le tout est très enlevé, et juste ce qu’il faut de délirant pour se laisser lire sans sourciller. On découvre cela comme un conte pour enfants, avec ses valeurs (la confiance en soi, la tolérance, l’obstination...), ses méchants très bêtes et méchants, et son histoire d’amitié improbable.

C’est surtout le dessin de Powell, aidé par son coloriste Dave Stewart, qui retient une fois de plus l’attention. Tout en rondeurs sucrées, les courbes de Powell célèbrent le mariage du comics adulte avec la littérature enfantine. C’est un plaisir de découvrir ces pages colorées et dynamiques. Et si l’ensemble n’a rien d’indispensable, le côté cartoon horrifique fonctionne à la perfection. Délicieux.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 11/02/2013 )
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