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Bande dessinéeet Fantastique  

Chasseurs de dragons (tome 1) - Un dragon comme pas deux
de Laurent Turner et Matthieu Venant
Delcourt - jeunesse 2006 /  9.80 €- 64.19  ffr. / 48 pages
ISBN : 2-7560-0357-3
FORMAT : 23x30 cm

Les dragons ne sont plus ce qu’ils étaient…

Gwizdo et Lian Chu sont des héros dans un univers d’heroïc fantasy : ce qui veut dire, pour être clair, qu’armés d’une épée, d’une massue ou d’une hache, équipés d’une pauvre armure et – au mieux – protégés par un vague sort magique, ils partent à l’aventure traquer des monstres bien plus gros qu’eux, à moins qu’ils ne s’attaquent à des méchants vraiment très méchants. La condition du héros d’univers fantastique est assez rude… Heureusement, il y a des avantages : si, comme Gwizdo (stéréotype : le petit teigneux), votre sens des affaires est plus acéré que votre lame, et si en plus, comme Lian Chu (le genre barbare fan de tricot), vous êtes équipés d’une gentille paire de biceps, les à-côtés de la carrière héroïque deviennent moins négligeables. Avec Un dragon comme pas deux, premier tome de Chasseurs de dragons, les amateurs de bande dessinée fantastico-humoristique et de personnages bien tournés, un peu filous sur les bords, ont du pain sur la planche, il va y avoir du dragon au dîner !

Chasseur de dragons est à l’origine un dessin animé français, assez délirant, façon héroïc fantasy gentiment déjantée pour jeunes et moins jeunes : dans un univers bizarre, fragmenté en îles flottant dans le ciel, deux chasseurs de dragons autoproclamés traquent ces bestioles peu commodes pour la plus grande joie des amateurs de trophées. Parce que des dragons, dans leur monde, il y en a de toutes les sortes, du plus ridicule (celui qui se dégonfle quand on lui assène un coup d’épée) au plus terrifiant (rouge, regard méchant et cracheur de feu). Dans cet album, le colosse en question est un Bucaramanga cendré, une légende de férocité et il faudra bien du courage, ou une sacré dose de chance, pour en venir à bout et en connaître les secrets. Mais c’est surtout un premier album qui pose les bases d’un univers rigolo pour ceux qui ne connaîtraient pas la série. Laurent Turner, le scénariste, venu de la télé, s’y connaît en récit efficace, au rythme rapide et ponctué de flash-backs opportuns sur les origines des deux héros ou les inimitiés qu’ils traînent (notamment un amateur de mouches, que ne renierait peut être pas Arleston). Quant au graphisme de Laurent Turner, il louche du côté de Troll, avec une touche plus sombre et plus caricaturale à la fois. L’ensemble est amusant, très réussi (ce qui n’est pas toujours évident pour une adaptation de série télé) et, bien que destiné à la jeunesse, plaira à tous les fans de fantasy amateurs d’une pause délire entre deux albums plus sérieux.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 19/10/2006 )
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