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Bande dessinéeet Aventure  

Basil et Victoria (tome 4) - Pearl
de Yann et Edith
Les Humanoïdes associés 2006 /  12.60 €- 82.53  ffr. / 48 pages
ISBN : 2-7316-153-9
FORMAT : 24 x 32 cm

L'îlot trésor

Dix années, trois albums, un dessin animé (26 épisodes en 1993 d’une série rebaptisée pour l’occasion Orson et Olivia) et une réédition plus tard, voici enfin le retour des deux orphelins de Whitechapel dans une aventure inédite, pétillante et très divertissante. Après une escapade mouvementée à Zanzibar, Basil et Victoria s’apprêtent à rentrer à Londres, retrouver leur vie de débrouille et de menus larcins, et surtout à engloutir à nouveau des pintes de bigorneaux dont ils raffolent ! Mais le navire qui les conduit vers le fog londonien s’échoue au large de l’Écosse, sur une petite île perdue au milieu de rien, Stareye, et bizarrement habitée uniquement par la gent féminine. Seuls rescapés du naufrage, les deux jeunes enfants sont vite secourus par une insolite ribambelle de fillettes, les sœurs McDalton à savoir Janvier, Février, Mars et Avril ! Quatre petites pestes rouquines qui vont en faire voir de toutes les couleurs à Victoria, et surtout à Basil qui devient vite le chouchou de l’aînée !

L’île de Stareye est aussi habité par une châtelaine colérique et belliqueuse, Lady Apple Mac Intosh, qui passe son temps à chasser le renard afin de conjurer une étrange malédiction familiale. Et enfin, il y a Pearl, la petite fille orpheline aux grands yeux fixes, et qui ne se sépare jamais de sa poupée. Basil va se prendre d’affection pour elle, surtout que Pearl semble être particulièrement douée pour la quête au trésor qui anime soudainement les héros. Un trésor de pirate – comme dans les livres !- enfoui quelque part dans un recoin de l’îlot d’en face, sinistre endroit infesté de rats. Bref, voilà de quoi rendre cette aventure insulaire particulièrement mouvementée et pleine de rebondissements.

On apprécie particulièrement ici une fois de plus le trait d’Edith, jeté et dynamique, comme une suite parfaitement agencée de croquis dessinés avec un bel élan. Les coups de crayons et les repentirs sont parfois encore visibles sous les couleurs qui rehaussent l’ensemble dans des tons sableux et une touche impressionniste discrète et inspirée notamment dans les ciels et les décors maritimes.

L’album se lit avec plaisir, et même si l’ambiance victorienne fort attachante des premiers épisodes n’est plus là, cette aventure qui pioche cette fois autant chez Stevenson que chez Dickens montre que les auteurs ont su renouveler leur univers avec facétie et invention. En espérant maintenant qu’il ne faille pas attendre encore dix années pour savourer le retour à Londres de Basil et Victoria.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 22/02/2006 )
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