L'actualité du livre
Bande dessinéeet Humour  

Charlotte Gainsbourg mon amour
de Fabrice Tarrin
Delcourt - Shampooing 2010 /  13.95 €- 91.37  ffr. / 125 pages
ISBN : 978-2-7560-2180-5
FORMAT : 14,7x21 cm

Tout est vrai !

C’est l’histoire de Fabrice, un petit collégien, figuré sous la forme d’un lémurien (une marque de fabrique), et qui un beau jour, tombe amoureux de Charlotte Gainsbourg… elle est parisienne, lui aussi, tout devrait bien se passer, si ce n’était un éloignement géographique et social important qui les sépare. Mais le petit Fabrice, tout en grandissant, ne se décourage pas, adresse dessins et réalisations diverses à son idole, l’approche même un peu et entre deux rendez-vous ratés, se rêve, éveillé, en séducteur implacable. Et pendant ce temps, autour de lui, le monde bouge : son frère change et devient plus mûr (lui !), sa maman passe d’une lubie mystique à une autre, son beau-père s’installe dans un confort un peu bête. Chronique d’une enfance et d’une jeunesse parisienne un peu banales.

Après Le Journal intime d’un lémurien, voici le tome 2, ou presque. Si vous êtes sensibles aux lémuriens et plus généralement au style animalier (Carl Barks, lève toi !), le graphisme vous plaira : des personnages stylisés, avec quelques traits humains pour les distinguer, ainsi que de grands yeux colorés très kawaï. Une esthétique enfantine qui déborde toutefois dans le scénario et de fait, on a parfois l’impression que cet album s’adresse davantage à un public enfantin qu’à des adultes, tant le récit demeure plat et même un peu mièvre, celui d’une enfance finalement semblable à beaucoup d’autres. Là où un Zep sait, en parodiant des enfants, faire rire des adultes, Fabrice Tarrin ne parvient pas à convaincre. Les petites blagues sont assez attendrissantes mais on touche ici assez rapidement aux limites de l’ego-histoire, en dépit de quelques idées porteuses. On sourit doucement devant les calculs maladroits de Fabrice Tarrin pour croiser son idole, on rit un peu en lisant les diverses tentatives de l’auteur pour percer à la télé (chez Ardisson encore !), on devine par moment, quelques histoires familiales qui pourraient donner lieu à un peu de profondeur (la question de l’enfance confrontée aux sectes, le beau-père et ses jugements…) mais franchement, tout cela reste bien timide, plutôt gentillet et est donc destiné à un public jeune et compatissant.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 31/05/2010 )
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