Bande dessinée
Humour de Roberta Gregory
Vertige Graphic 2004 / 10 €- 65.5 ffr. / 68 pages
ISBN : 290898184X
FORMAT : 16 x 24 cm
Couverture couleur, intérieur N&B.
Déjà râleuse !
Après Bitchy Bitch (Bethy, 1998) et Bitchy Bitch en vacances (Vertige Graphic, 2001), voici le troisième opus français des « aventures » de Midge McCracken, alias Bitchy Bitch. Un troisième volume qui regroupe des comics parus en 1995 aux Etats-Unis. Ceux qui ont lu les deux premiers tomes disponibles en France savent que Bitchy Bitch est une femme énervée, toujours prête à s’exciter sur le monde qui l’entoure, mais beaucoup moins prête à le faire bouger (après tout, c’est l’affaire des autres !). Ici, Roberta Gregory revient sur la première année de fac de son personnage fétiche, et ce n’est pas piqué des hannetons. Midge quitte le « cocon » familial et se sent emplie d’un délicieux sentiment de liberté lorsque ses parents (une mère catho-culcul, un père réac et raciste), qui l’ont accompagnée jusque sur le campus pour la rentrée, repartent à la maison.
Nous sommes en septembre 1970 : pour Midge, c’est l’extase ! « Une nouvelle décennie commence, et ma nouvelle vie aussi ! » Malgré toute la bonne volonté qui l’anime, sa première année de psycho (un choix justifié par le nombre élevé de kilomètres entre la fac et le domicile parental) va lentement passer au second plan, derrière des préoccupations dictées par l’époque et par sa situation : cohabiter avec sa coloc’, gagner de l’argent, embrasser plus ou moins les grandes causes politiques du moment (féminisme et guerre du Vietnam), et surtout se lancer à la conquête d’un monde encore largement inconnu, celui des garçons (« A partir de maintenant, ma seule révolution est la révolution sexuelle… »). Et dans tous ces domaines, la râleuse qui ne fait pas que sommeiller en Bitchy Bitch est déjà bel et bien là !
Le trait nerveux de Roberta Gregory donne encore plus de peps à ces aventures menées tambour battant, pas politiquement correctes pour deux sous. « Très librement inspirées » des expériences de l’auteur (d’où le titre de cet opus), ces histoires débordent de dérision et d’humour grinçant. Née en 1953, Roberta Gregory a dû attendre la deuxième moitié des années 90 pour se faire connaître auprès d’un large public, bien qu’ayant commencé à publier dans des revues plutôt confidentielles dès les années 70. A découvrir, si ce n’est déjà fait !
Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 05/01/2005 )
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