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Bande dessinéeet Jeunesse  

Brüssli (tome 3) - Le Bien-aimé
de Jean-Louis Fonteneau et J.Etienne
Les Humanoïdes associés 2011 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7316-2260-7
FORMAT : 24x32 cm

Petit héros, grand destin

Troisième (et peut-être dernier ?) tome de cette sympathique et joyeuse série. Brüssli, c’est de la bande dessinée, destinée en priorité aux plus jeunes, qui renoue avec l’esprit simple et efficace des grandes aventures fantastiques et colorées. C’est aussi, à côté des univers vus et revus d’heroic fantasy, de sorcellerie et autres sous Harry Potter, une alternative judicieuse et bienvenue, un conte de fées un peu rétro qui, puisant par-ci par-là, parvient à créer au final un univers cohérent et divertissant.

Le deuxième tome s’achevait sur la victoire de Brüssli sur les loups et la vilaine Elzébeth. Celle-ci voyait ses plans de conquête et de richesse mis à mal par le petit héros, mi-garçon mi dragon. Après cette victoire, ce dernier n’avait désormais qu’une chose en tête : quitter sa jolie ville de Stillendorf pour aller chercher ses vrais parents. Car il le sait, il le sent, Brüssli est d’origine royale et son avenir est fait des plus grands honneurs.

Voilà donc une série qui ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles et qui, en tout point, s’est donnée des exigences de qualité. Il est vrai qu’aujourd’hui la bande dessinée s’est fort heureusement émancipée des codes de la ligne claire, du joli cadrage et de la narration fluide, mais lorsque finalement on revient à cette « tradition de qualité » (en 48 pages comme le veut la coutume), cela fait du bien aux yeux et aux méninges. L’histoire de Fonteneau est rocambolesque et aligne des figures dénichées un peu partout, du folklore, des contes et de la culture populaire. Ainsi on peut trouver ici une galerie de personnages épatants : une puce parigote, un saltimbanque italien, un dragon chinois, des loups à la Disney, une triplette de bonnes sœurs, des démons horribles etc. Cette ribambelle hétéroclite est plongée dans un monde perdu entre petite ville autrichienne et Taj Mahal inédit. Les péripéties sont nombreuses et vont du coq à l’âne en passant par les dragons, avec beaucoup de rythme et d’humour.

Quant aux dessins de J. Etienne, ils sont d’une précision et d’une efficacité qui font plaisir à voir. L’auteur est un professionnel et sait manier à la perfection tout son petit monde. Expressions du visage et du corps, décors peaufinés, textures travaillées mais toujours discrètes et sans esbroufe, cadrages précis à l’organisation simple et claire, architecture de la planche soignée : le récit se déroule ainsi souplement, porté par une narration claire et soignée. Du pur divertissement donc, parfaitement mené, joliment exécuté, et une série de qualité, sans prétention mais irrésistible, et qu’on ne peut que conseiller.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 25/01/2011 )
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