L'actualité du livre
Jeunesseet A partir de 5 ans  

Le Chapeau de Bagel
de Hector Mumbly
Ankama éditions - Cosmo 2010 /  10.90 €- 71.4  ffr. / 40 pages
ISBN : 978-2-35910-117-1
FORMAT : 22x24,5 cm

Histoire du soir à dormir debout

Après la bande dessinée, le manga et les beaux livres de graphisme, les dynamiques éditions Ankama se sont lancées dans la littérature jeunesse. Ce premier opus de la collection ''Cosmo'' s’adresse ainsi aux jeunes lecteurs, à partir de 5/6 ans. Fidèle à sa politique (priorité à l’image, au dessin), Ankama choisi fort pertinemment de traduire le premier livre jeunesse d’Hector Mumbly, pseudo porté par un artiste que tous les amateurs de bande dessinée connaissent bien : Dave Cooper !

Cooper et la littérature jeunesse, ça devrait normalement faire deux : ses pages sont remplies de femmes potelées et dénudées, de symboles phalliques, de gros mots, de toxicos et de dégénérescence générale. Mais Dave Cooper et la littérature jeunesse, c’est aussi une grande histoire d’amour ; car derrière les aventures déjantées de Pip et Norton ou celles de Dan et Larry se terre un dessin dérivé autant de Crumb que de Disney. Il n’y a d’ailleurs qu’à jeter un œil à cette couverture, où les animaux mignons se promènent au milieu d’une forêt à la Bambi. Point d’esprit parodique pourtant cette fois, Hector Mumbly donc, le papa-gâteau-dessinateur et responsable, nous emporte dans une charmante histoire, aux côtés du chien Bagel et de son copain le chat Becky.

C’est le drame ce soir-là : Bagel a perdu son chapeau ! Qu’en a-t-il fait ? Où l’a-t-il perdu ? C’est ce que les deux compères vont s’attacher à savoir en reprenant le fil des événements qui ont ponctué la journée de Bagel. Mais ce dernier n’en fait-il pas un peu trop dans l’évocation de ses souvenirs ? Un robot géant, des poissons qui rigolent, un voyage dans la galaxie… cela fait un peu beaucoup. À moins que…

Dessinateur hors pair, Mumbly/Cooper s’amuse ici comme un fou et chaque double page est un petit régal pour les yeux. Au milieu de décors luxuriants, on retrouve le trait si particulier de l’artiste, un peu tremblotant, rondouillard mais précis, au service d’un récit que les enfants adoreront relire plusieurs fois tant les péripéties sont nombreuses et les détails copieux. Et le fait que le récit se déroule au moment de l’histoire du soir est en connivence étroite avec le quotidien de l’enfant.

Enfin, quel bonheur de pouvoir faire découvrir Dave Cooper aux plus jeunes sans peur qu’ils ne tombent sur une image insidieuse ! De l’art d’éduquer.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 08/12/2010 )
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