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Essais & documentset Pédagogie/Education  

40 exercices de pédagogie ludique pour la formation - Savoir impliquer les apprenants
de Thierry Beaufort
ESF - Formation permanente 2008 /  23 €- 150.65  ffr. / 205 pages
ISBN : 978-2-7101-1913-5
FORMAT : 16,0cm x 24,0cm

L'auteur du compte rendu : Mathilde Rembert travaille dans le domaine de la formation professionnelle continue.

Des jeux et des hommes

Thierry Beaufort, formateur, s’intéresse au jeu et à la façon d’en faire un outil pédagogique. Le jeu est une action libre fictive qui n’a pas d’utilité directe, elle a sa propre fin. L’auteur distingue différentes sortes de jeux : sensoriels, moteurs, intellectuels et affectifs. Il fait un rappel de l’histoire des jeux et cite de grands joueurs à travers l’histoire. Il apprécie aussi les citations, convoquant pour le plaisir du lecteur Hippocrate, Napoléon… ou Kundera. Et, bien sûr, il aime les proverbes chinois, ainsi : «celui qui pose une question risque cinq minutes d’avoir l’air bête. Celui qui ne pose pas de question restera bête toute sa vie». Citation bienvenue dans le monde de la formation !

Le jeu est censé, au départ, faire plaisir aux participants. Cependant, dans la formation, son but doit être celui que le formateur lui donne. Tout d’abord, la constitution du groupe en début de formation. La réussite de cette étape conditionne souvent le reste de la formation. Le deuxième chapitre est consacré à la pratique de l’écoute active, d’autrui comme de soi. L’écoute manque en effet souvent en formation. Le troisième chapitre propose d’aider à s’exprimer avec aisance, par exemple avec l’aide du dessin. L’auteur rappelle que l’affirmation ne mène pas nécessairement à la compétition. Le quatrième chapitre concerne la création d’une bonne dynamique de groupe. Le tout n’est pas la somme des parties. Une alchimie se fait entre les différents caractères habituels dans un groupe, que les formateurs reconnaîtront : le bagarreur, le sage, le je-sais-tout, le bavard, le timide, le contestataire, le roupilleur… Un dernier chapitre propose de solliciter la créativité, peu utilisée en formation.

Beaufort s’arrête sur un problème récurrent dans les formations pour les jeunes : l’intimidation. L’auteur de l’intimidation a besoin de dominer, cela l’aide à avoir une bonne estime de lui. Pour lui, la victime a ce qu’elle mérite, il n’y a pas de culpabilité. C’est un problème souvent ignoré des adultes, qui devraient pourtant s’en saisir.

L’auteur rappelle que les adultes en formation ne fonctionnement pas comme des enfants : ils n’apprennent que s’ils le veulent, refusent la note qui leur rappelle l’échec scolaire, éprouvent le besoin d’appliquer immédiatement leurs connaissances, donnent de l’importance à la pratique et apprécient une ambiance chaleureuse. Pour aider les adultes à apprendre, il faut varier les méthodes et les techniques. Pour bien souligner cette supposée différence entre formation des enfants et formation des adultes, Beaufort utilise pour ces derniers le terme «andragogie» plutôt que celui de pédagogie (supposée ne concerner que les enfants). Néologisme qui ferait bondir un helléniste ! De plus, on a du mal à croire que le fossé soit si grand entre les apprenants jeunes et moins jeunes. Par exemple, les pédagogies actives ont été pratiquées et théorisées avec des enfants.

Mathilde Rembert
( Mis en ligne le 10/04/2008 )
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