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Marilyn 1962
de Sébastien Cauchon
Stock 2016 /  18 €- 117.9  ffr. / 216 pages
ISBN : 978-2-234-08112-3
FORMAT : 13,5 cm × 21,5 cm

Dans la maison

Marilyn Monroe (1926-1962) semble être un sujet inépuisable. Avec John Fitzgerald Kennedy, la rivalité éditoriale fait rage depuis 50 ans. Et dire que l’une est peut-être morte à cause de l’autre ! Toujours est-il que les livres ne manquent pas et Sébastien Cauchon participe à cette abondance. Comme quoi, la bombe sexuelle inspire beaucoup, car elle fut douée et son destin, tragique, a créé un mythe.

Pour changer d'angle, Cauchon a choisi de mettre en lumière l’entourage direct de la star, notamment celui qui gravita autour d'elle à la fin de sa vie. Eunice Murray, Paula Strasberg, Pat Newcomb, Ralph Greenson, Whitey Snyder, May Reis et bien d’autres dont il serait fastidieux de relever un à un les fonctions, renvoient pour une fois Marilyn à un triste second rôle. Employée, maquilleur, professeur, agent, communicant, comptable, psychiatre, pique-assiette, la cour est bien grande en cette année 1962, la dernière dans la vie de l’actrice (et ils n’oublieront pas d’envoyer leur facture après la disparition de Monroe !). Ce sont donc ces personnages secondaires, souvent mystérieux, auxquels Cauchon s’attache, tentant de révéler tour à tour leur fonction exacte dans l’entourage voire dans le destin de la plus belle femme du monde.

Le lecteur est donc impatient de connaître tous ces intimes présents alors que l’artiste vit ses derniers instants. Entre fin de gloire et tentative de renaissance, la mort brutale vient arrêter ce curieux va-et-vient. Mais très vite, on s’ennuie. Les couches de maquillages, les factures éparpillées, la piscine inexploitée, tous ces minces éléments d'une biographie parsèment le livre d’anecdotes et de détails peu pertinents, creusant d'autant l’écart qui nous sépare de l’ombre de Monroe, même si l’on devine que la star n’est jamais loin.

Les destins peu reluisants de parasites plus ou moins efficaces qui entourent la comédienne peinent à intéresser un lecteur généralement passionné par une Marilyn qui, ici, se fait donc voler la vedette. Le style, bassement journalistique, écrase le sujet (qui aurait pu intéresser malgré tout) et l'on refermera l'essai sans n'avoir rien appris de très percutant. C’est bien dommage...

Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 20/06/2016 )
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