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Mister D
de Vladimir Khotinenko
avec Evgeniy Mironov, Elizaveta Arzamasova, Pavel Barshak
Editions Montparnasse 2014 /  3.82 € - 24.99 ffr.
Durée DVD 394 mn.
Classification : Tous publics
7 épisodes

Sortie Cinéma, Pays : Russie, 2013
Sortie DVD : Octobre 2014
Titre original : Dostoevskiy


Version : 3 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.77
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Russe 2.0
Sous-titres : Français


Bonus : Aucun


Les biographies littéraires et filmées ont le vent en poupe. Voici la version télévision de la biographie réalisée par Wladimir Chotinenko, sur le grand romancier russe Fiodor Dostoievski. Et nous voilà jeté à Saint-Pétersbourg en 1849.

Nous commençons au moment où Fiodor Dostoïevski (Jewgeni Mironov) est déporté en Sibérie pendant quatre ans. Il est libéré et totalement changé par son expérience au contact avec le peuple russe : il commence à écrire. Il tombe amoureux de Maria Dmitrievna Issaïeva, mariée et atteinte de tuberculose. Dostoïevski vit avec elle jusqu’à sa mort sans être vraiment heureux tout en courtisant d'autres femmes. Il se marie avec une autre femme, Anna Grigorievna Snitkine, sa secrétaire de vingt ans, dilapide l’argent au jeu de la roulette, a une petite fille qui meurt, etc.

Cette saga historique nous plonge donc dans la vie mouvementée du célèbre romancier, à qui l’on doit des chefs-d’œuvre comme Crime et Châtiment, L’Idiot ou Les Frères Karamazov. Hélas, si le téléfilm se déploie sur 7 heures 30, il ne s’intéresse guère à l’activité romanesque de Dostoïevski ni à la vision du monde qu'elle exprime, et qui nous ferait comprendre la singularité du romancier. Comme si vie quotidienne recouvrait la singularité de son œuvre.

Le téléfilm ne s’intéresse qu’au côté «romanesque» d'une vie passablement dissolue, avec moult effets de caméra, une musique grandiloquente, des ralentis et accélérés visant à «animer» la vie du grand romancier. On a l’impression finalement que l’existence de Fiodor Dostoïevski est aplanie pour la rendre acceptable visuellement et la mise en scène ne fait qu’effleurer les personnages sans que l’on puisse s’y intéresser véritablement, donnant un aspect cotonneux à l’ensemble.

Jewgeni Mironov incarne le romancier avec un certain panache mais sans parvenir à donner une profondeur au personnage. En 7 heures 30, il y avait pourtant de quoi «creuser» le sujet pour faire valoir la dimension littéraire d’un tel romancier, un homme réduit ici à ses conquêtes, à ses passions (le jeu) et à sa maladie (l'épilepsie). L’aspect littéraire, politique et religieux est certes parfois abordé mais sans mise en perspective.

Il manque encore à l’évidence un vrai cinéaste capable donner une authentique dimension cinématographique à l’un des plus grands romanciers de tous les temps.

Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 22/12/2014 )
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