L'actualité du livre
Blu-ray Disc  


Un film d'animation très réussi
de Hiroyuki Okiura
Arte Vidéo 2014 /  3.2 € - 20.99 ffr.
Durée film 120 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : Japon, 2011
Sortie BD : Février 2014

Version : 1 BD-50, zone B
Format vidéo : PAL, Format 1.85, 1080i
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Japonais Français, DTS-HD Master Audio 2.0 et 5.1
Sous-titres : Français, Français pour sourds et malentendants


Bonus :
- Interview de Hiroyuki Okiura (25 min.)
- Making of (38 min.)


Momo est une petite fille d'une dizaine d'années dont le père, océanographe, s'est tué en mer pendant une mission scientifique. Après avoir vendu son appartement à Tokyo, Ikuko, la mère de Momo, décide de déménager et de retourner vivre avec sa fille sur une île isolée où elle a passé une partie de son enfance et où résident encore ses oncle et tante. Perspective ennuyeuse pour la petite fille que cette île vieillissante. Surtout qu'il va falloir qu'elle vive avec un souvenir douloureux : juste avant son départ en mer, Momo a eu une dispute avec son père, qui lui a laissé une lettre ne comportant que les mots «Chère Momo». Qu'a-t-il voulu lui dire ? Que n'a-t-il pas su ou pu lui dire ?

Voici l'argument bien intrigant d'un film d'animation japonais particulièrement réussi, mêlant fantastique et comique (les «yokai», Iwa, Kawe et Mame, sortes d'esprits surnaturels multiformes tout d'abord effrayants mais ensuite farceurs et incorrigibles... et finalement attachants), réalisme (des dessins très beaux, avec des arrières plans précis et magnifiques, et un soin du détail), et émotion traitée de façon sobre et fine.

L'histoire est celle du deuil de Momo, de l'apprivoisement de sa culpabilité et de ses peurs, et de son entrée dans le monde des adultes (elle accuse tout d'abord sa mère d'oublier son père, avant de comprendre que sa mère, elle aussi, doit lutter avec la douleur). Bref, il s'agit de la mutation d'une petite fille en adolescente grâce à ces yokai dont on ne comprend pas forcément s'ils existent réellement ou pas, mais dont on est certain que Momo croit à l'existence : ne l'aident-ils pas dans ce passage douloureux de sa vie ?

Par rapport à d'autres films de ce genre, ce film «fait main» et en deux dimensions (contrairement à d'autres productions comparables, l'ordinateur n'a pas été utilisé à tous les stades de la conception du film et les dessins importants ont été dessinés au crayon sur papier) est une réussite absolue. Son réalisateur, dont c'est le premier scénario, mais pas le premier film (il a réalisé Jin-Roh, la brigade des loups sur un scénario dont il n'était pas l'auteur) y a travaillé durant sept années. C'est un film qui peut être vu à tout âge. Les enfants riront certainement des yokai et de leur comportement pas toujours convenable et les adultes seront probablement touchés par les personnages d'Ikuko et Momo notamment. On le conseille sans réserve.

Vu par un Français, le film est très japonais et l'on y retrouve des éléments de ce qu'on croit connaître de ce territoire lointain : la nature et ses caprices météorologiques (l'île est soumise à un typhon), l'insularité, les figures fantastiques d'Iwa, Kawe et Mame (figures dont on imagine que les cousins peuplent la mythologie japonaise), pour citer quelques exemples. Reste une question qui taraude l'esprit : pourquoi les personnages principaux (à la différence des personnages secondaires) des films d'animation japonais ont-ils si souvent des visages si peu japonais ?...

Alexandre Pavin
( Mis en ligne le 14/03/2014 )
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