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Epopée burlesque
Sidney-Joseph Perelman   Tous à l'ouest ! - Ou Le Tour du monde en quatre-vingts clichés
Le Dilettante 2009 /  18.50 € - 121.18 ffr. / 253 pages
ISBN : 978-2-84263-177-2
FORMAT : 12cm x 18cm

Traduction de Thierry Beauchamp.
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Les récits de voyage constituent à eux seuls un pan entier de la littérature occidentale : pour les esprit sérieux, passionnés du genre, un conseil à suivre : surtout s’abstenir d’ouvrir ce petit livre Tous à l’ouest dans lequel Sydney Joseph Perelman raconte le voyage qu’il entreprit en 1947 avec le caricaturiste Al Hirschfeld à la demande du journal Holiday.

En revanche que tous les amateurs de non-sens, d’humour absurde, les lecteurs nostalgiques de Saki et de Woodehouse, se précipitent pour plonger tête baissée dans la lecture de ce livre jubilatoire ! Juif américain de Brooklyn, S.J. Perelman (1904-1979) a aussi été le scénariste de deux films des Marx Brothers (Monnaie de singe et Plumes de cheval) et l'on retrouve Groucho à chaque page. Un style profondément visuel chez ce collaborateur de la célébrissime revue du chic intellectuel The New Yorker ; le lecteur est immédiatement plongé dans une série de mini-catastrophes qui font la trame du quotidien du narrateur. Catastrophes qu’il provoque d’ailleurs très largement par ses initiatives, et qu’il feint ensuite de considérer avec étonnement et distance. Pages qui illustrent la loi de Murphy selon laquelle la tartine qui tombe s'écrase nécessairement sur la face beurrée…

Le vaste monde ne leur offre que moments décevants et clichés ternis lorsqu’ils le comparent aux attentes et aux images habituelles, la bureaucratie et la mesquinerie y est omniprésente, les Américains, variété juteuse du touriste moyen, sont de naïves proies à plumer, les hôtels sont pleins et inconfortables… Ils n’en poursuivent pas moins avec vaillance le programme initial ; sur les pas de Kipling, Conrad et Maugham, après un stage de survie à Hollywood nos deux héros s’embarquent pour l’Asie, la Chine, la Malaisie, l’Inde et ses maharajahs, l’Egypte, l’Italie, Paris, Londres…, ont à coeur de représenter l’archétype du touriste, accumulent les souvenirs de voyage en acheteurs compulsifs, même si la raison revient de temps à autre : par exemple lorsque Hirschfeld contraint Perelman à renoncer à acquérir un éléphanteau, parfait animal de compagnie pourtant, qui aurait pu porter un joli nœud de satin bleu autour du cou… Des souvenirs destinés aussi à leurs familles : à Londres, ils acquièrent de superbes agendas en cuir tendre «pour nos femmes - pour qu’elles puissent y noter les dépenses domestiques. Il s’agissait là d’un geste de pure générosité de notre part car nos femmes, Dieu les bénisse, n’avaient jamais trouvé le temps d’apprendre à écrire, mais nous considérâmes que c’était l’intention qui comptait plus que le cadeau».

Le monde change - plus ou moins -, ils sont fort déçus par un Paris qu’ils avaient bien connu dans les années vingt et qui sort exsangue de la guerre : «Nous comprîmes jusqu'où la France était tombée lorsque nous vîmes un chevalier de la Légion d’honneur, arborant monocle et impériale blanchie par les ans, dévorer à belles dents un Eskimo à la vanille enrobé d’une croûte de chocolat glacé. Marcel Proust nous serait apparu la bouche pleine de chewing-gum, nous n’en aurions pas été plus déçus». Londres en revanche paraît plus prometteuse : «Notre principal problème à Londres, véritable épine dans le pied-bot de notre ingéniosité naturelle, fut de respecter l’ahurissant programme culturel que nous nous étions concocté (…) Nous le résolûmes d’une manière plutôt efficace en déchirant notre liste. Cependant nous consacrâmes toute une matinée à deux visites de la plus haute importance esthétique : le musée de cire de Madame Tussauds et l’appartement de Sherlock Holmes dans Baker Street».

On suit haletant et mort de rire l’épopée burlesque de nos deux héros, du départ de Broadway au retour définitif (!) à Times Square avec la ferme intention et les promesses de ne plus jamais en repartir ! Une parfaite lecture de divertissement, à vivement conseiller pour se changer les idées, pour ceux qui ont envie de voyager et… pour ceux qui se méfient des voyages !


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 22/05/2009 )
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