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Argentina
Isabelle Condou   La Perrita
Plon 2009 /  20 € - 131 ffr. / 308 pages
ISBN : 978-2259207652
FORMAT : 13cm x 20cm
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Un dimanche de mars 1996, un anniversaire se prépare. On est en Argentine. Dans ce pays traumatisé, blessé, saignant encore des plaies profondes de la dictature militaire. Ce pays où les gens étaient arrêtés, torturés, officiellement relâchés, en réalité disparus, perdus à jamais. On se doute bien que dans cette Argentine là, derrière l'anniversaire, va sonner la douleur.

Et de fait, il y a d'abord le deuil impossible mais omniprésent d'Ernestina. Son fils, son Juan, a disparu au début de la dictature. Un jour, il a quitté la boutique de sa mère… et jamais plus elle ne l'a revu. Ni lui, ni sa femme Elena, qui était enceinte alors. Il a fallu le temps pour accepter qu'il était mort, et alors seulement, coiffée d'un fichu blanc, Ernestina est allée sur la Playa de Mayo avec les ''Abuelas'', livrer sa colère et sa souffrance.

Et puis il y a Violetta. Personnage moins attendu. Bourgeoise égocentrique mais stérile et en mal d'enfant. Elle est mariée à un militaire ; de l'autre côté de la fêlure du pays, celui des bourreaux. Quand Ernestina pouvait encore fermer les yeux sur les rumeurs de disparitions avant d'être précipitée dans l'horreur de leur réalité, Violetta fermait les siens sur les activités de son mari, sur les traces de sang et de vomi qu'elle trouvait sur ses vêtements quand il rentrait le soir, exténué. Elle ferma tellement les yeux, n'écoutant que son désir de maternité, qu'elle ne voulut pas vraiment voir les meurtrissures de la femme à qui elle allait voler cet enfant que la nature se refusait à lui donner mais que les militaires lui procureraient. Et elle prit l'enfant de cette femme aux yeux clairs pleins de colère, de haine, celle que le militaire appelait ''la chienne'', la ''Perrita''.

Très vite, on comprend que La Perrita est bien un roman sur Elena, et que la jeune fille dont on s'apprête à fêter l'anniversaire, ce dimanche de mars 96, est tout à la fois la petite fille d'Ernestina, et la fille volée et adorée de Violetta. Et ce dimanche là, à midi, chacune des deux femmes prépare la table et le gâteau, sans savoir où la jeune fille, qui a récemment appris la vérité, choisira de se rendre. Préparatifs et inquiétudes sont l'occasion pour chacune de faire remonter les souvenirs de ces années de douleur pour l'une, de bonheur dans la honte et le silence pour l'autre, avant que la fin de la dictature n'oblige à révéler, et surtout à affronter les secrets.

Dans une construction malheureusement un peu figée (un chapitre pour l'une, un chapitre pour l'autre) et en dépit de situations légèrement stéréotypées, Isabelle Condou parvient à tisser les fils d'une histoire émouvante à deux versants, et à nous livrer, avec le beau portrait de femmes blessées par la vie, un roman prenant sur l'Argentine et ses douleurs, sur le deuil et sur l'incommensurable amour des mères pour leurs enfants.


Mathilde Larrère
( Mis en ligne le 19/08/2009 )
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