L'actualité du livre Jeudi 28 mars 2024
  
 
     
Le Livre
Littérature  ->  
Rentrée Littéraire 2021
Romans & Nouvelles
Récits
Biographies, Mémoires & Correspondances
Essais littéraires & histoire de la littérature
Policier & suspense
Classique
Fantastique & Science-fiction
Poésie & théâtre
Poches
Littérature Américaine
Divers
Entretiens

Notre équipe
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Littérature  ->  Romans & Nouvelles  
 

Caustique, pertinent et totalement humain
Saphia Azzeddine   Combien veux-tu m’épouser ?
Grasset 2013 /  17.90 € - 117.25 ffr. / 331 pages
ISBN : 978-2-246-80437-6
FORMAT : 13,0 cm × 20,5 cm
Imprimer

Enferrée dans le luxe et les codes sociaux d’une éducation bourgeoise, une richissime héritière cherche l’âme sœur et de préférence du côté des Von, Van, Della ou tout autre descendant de lignée aristocratique.

A l’instar d’Ursula Andress face à Sean Connery dans James Bond contre le Dr. No, notre héritière se retrouve en bikini devant un apollon tout droit sorti des eaux limpides de Fregate Island aux Seychelles (le hasard fait bien les choses). Aussi beaux soient-ils, l’intrigue d’un tel roman risque fort de nous ennuyer…

Erreur ! Saphia Azzeddine connaît tous les codes de ce monde d’apparence où le souci du détail est une discipline et l’artifice la loi du milieu. L’emploi du «je» place le lecteur sous la façade botoxée de la gentille «bécasse» dans une position audacieusement intime : une scène d’anthologie de préparatifs amoureux illustre le poids du paraître et des diktats esthétiques. La perfection de soi dans toutes les positions, sentir bon partout et de partout, se cambrer comme ci en lâchant les cheveux comme ça… Bref, à force de vouloir maîtriser la situation et contrôler son corps, la sylphide en oublie d’aimer. Subrepticement, le vernis se fissure sous les coups de scalpel de l’auteure.

Soudain, les personnages qui l’entourent interviennent dans le roman. Dans un kaléidoscope social, femme de ménage, amie, famille et l’élu croisent leur faiblesse, jalousie, sadisme, amertume ou peur, jusqu’à déformer la belle image de papier glacé dans un contexte moins lisse qu’il n’y paraît. A vrai dire, il y a même fort à craindre que les intérêts des uns et la revanche des autres ne transforment l’histoire d’amour à l’eau de rose en «Guerre des Rose»…

Une satire des mœurs de la haute bourgeoisie qui n’épargne pas cette «pintade idéaliste» typique des rubriques de la presse people. Le talent de l’auteure est de réussir à cerner et à respecter la part d’humanité de cette femme «tuée dans l’œuf, à qui l’on a retiré les griffes à la naissance, pour en faire une panthère domestique de compagnie». C’est caustique, pertinent et totalement humain.


Marie-Claude Bernard
( Mis en ligne le 14/06/2013 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • Mon père est femme de ménage
       de Saphia Azzeddine
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd