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Curtil sera-t-il là pour Noël ? | | | Claudie Gallay Une part de ciel Actes Sud - Babel 2014 / 9.90 € - 64.85 ffr. / 569 pages ISBN : 978-2-330-03724-6 FORMAT : 11,0 cm × 17,5 cm
Première publication française en août 2013 (Actes Sud) Imprimer
Trois semaines avant Noël, une femme solitaire descend dans une gare perdue dans les montagnes. Par la fenêtre du train, le front plaqué à la vitre, elle revoit tout : les grillages, les niches, les chiens, le bungalow de Gaby sa sur, la boutique à Sam, les boîtes aux lettres sur leurs piquets, le garage avec les deux pompes et le bar de Francky
Carole regagne sa vallée natale : «Je suis née ici, dun ventre et de ce lieu. Une naissance par le siège et sans pousser un cri. Ma mère a enterré mon cordon de vie dans la forêt. Elle ma condamnée à ça, imiter ce que je sais faire, revenir toujours au même lieu et le fuir dès que je le retrouve». Animée d'une sorte dinstinct primordial, elle revient là, poussée aussi par la promesse du retour du père, Curtil, annoncé par une boule de verre envoyée par la poste, une boule comme celles de son enfance. Elle revient pour l'attendre. Elle sinstalle dans un gîte loué à Francky, et s'adonne à une traduction de la vie de lartiste Christo. La neige tombe. Les jours passent. Curtil sera-t-il là pour Noël ?...
Dans l'intervalle de cette attente, enfermée dans ce lieu isolé, Carole retrouve son frère et sa sur. Lattente leur permet de renouer un lien familial perdu depuis longtemps, depuis un accident, depuis l'incendie... Un incendie dont ils nont jamais parlé, qui détruisit leur maison denfance et les poumons de Gaby, nourrissant chez Carole un sentiment de culpabilité tel quelle est partie, convaincue que cest à cause delle que Gaby souffre. Peu à peu, ils arrivent à en parler, à sentendre, à se comprendre. Et Curtil ? Ils ne lattendent plus...
Il est étonnant, ce roman. Il se déroule très lentement, frisant l'ennui. Les jours semblent se répéter, ils tournent sur eux-mêmes comme le poisson rouge dans laquarium rond, comme les gestes quotidiens de Carole, Carole qui prend la même photo de la même serveuse sur le balcon chaque matin. A la lecture, on craint de se perdre dans ce quotidien. Mais, petit à petit, on avance. On arrive à les connaître intimement, ces gens Carole, Gaby, Philippe, le vieux Sam, Francky, la Baronne et ses chiens, et les autres et leur petit univers.
Finalement, tout est question d'amour dans ce roman, de l'amour comme épreuve.
Mari Berg Henie ( Mis en ligne le 15/12/2014 ) Imprimer
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