L'actualité du livre Vendredi 19 avril 2024
  
 
     
Le Livre
Littérature  ->  
Rentrée Littéraire 2021
Romans & Nouvelles
Récits
Biographies, Mémoires & Correspondances
Essais littéraires & histoire de la littérature
Policier & suspense
Classique
Fantastique & Science-fiction
Poésie & théâtre
Poches
Littérature Américaine
Divers
Entretiens

Notre équipe
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Littérature  ->  Romans & Nouvelles  
 

Un garçon comme les autres
Yasmina Khadra   Khalil
Pocket 2019 /  6,95 € - 45.52 ffr. / 229 pages
ISBN : 978-2-266-29166-8
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Première publication en août 2018 (Julliard)
Imprimer

Yasmina Khadra devait évoquer les attentats de novembre 2015. Il le fait ici en déroulant l’itinéraire du kamikaze éponyme.

Khalil est à Paris le 13 novembre 2015, ceinturé d’explosifs, prêt à passer à l’acte. Dans le chaos des attentats ratés au Stade de France, il se retrouve dans une rame de RER bondée. Le carnage aurait été total si, en activant sa ceinture, celle-ci avait explosé. Mais... rien...

Dans cet au-delà de la mort qui s’appelle la vie, Khalil doit alors fuir, comprendre et se reprendre. L’enfant de Molenbeek entame une odyssée personnelle, entre Paris, Bruxelles et Marrakech. De novembre au printemps, il retrouve les «frères» et sa hiérarchie, il croise aussi Rayan l’ami d’enfance qui doute, comprend, refuse et pardonne. Rayan est ce bel exemple d’une assimilation réussie ; mais comme Khalil et Driss, l’autre ami qui s’est sacrifié à Paris pour une cause folle, Rayan est belge. De quelle assimilation parle-t-on alors ?...

Et la famille, les deux sœurs, Yezza l’aînée, vieille fille aigrie, et la jumelle Yahra qui est la joie de vivre même. Et le père grabataire, à qui Khalil ne parle plus. Et la mère désemparée par la mort d’une nièce au Bataclan... Le roman se termine sur les souvenirs d’enfance, au bled, moments sucrés d’un passé Atlantide, alors que Khalil est en route pour sa dernière mission.

Un Khalil bien humain et... quelconque dans ce récit dont il porte la narration. Un jeune homme socialement déclassé certes, dans une société où le racisme se métastase comme ailleurs, enrôlé par un imam et les copains, dont Yasmina Khadra ne dit rien sur l’endoctrinement et le jihad en Syrie. Banalité du mal ou impossibilité à retranscrire l’horreur d’une âme refaçonnée pour le meurtre ? On a tendance à penser que, plutôt que des monstres, barbus nazis prêts à tout pour tuer, ces kamikazes sont des voyous fragiles, brisés, petits garçons convaincus qu’un paradis nimbé d’arcs-en-ciel leur est promis et que leur immortalité dans l’ici-bas sera assurée sur YouTube. Mais Khalil n’apparaît ici ni comme un monstre, ni comme un kéké radicalisé. On ne sent ni ne comprend les moteurs qui le poussent à activer le détonateur de sa ceinture, ce soir de novembre, au-delà du diagnostic classique et très facile de l’oubli de l’Orient par l’Occident.

Le récit étire hélas une matière tout à fait étanche au désir et aux efforts du lecteur de voir et de comprendre, et se construit de raccourcis nombreux et autres facilités scénaristiques (beaucoup de proches de Khalil tombent sous les coups des djihadistes). Pour le reste, l’écriture de Khadra, comme souvent, tient le lecteur, du début à la fin.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 16/09/2019 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd