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Le bonheur est dans l’alpage
Jacques Gaillard   Mes aventures en Haute-Savoie
Mille et une nuits 2004 /  12 € - 78.6 ffr. / 192 pages
ISBN : 2-84205-846-1
FORMAT : 13x19 cm
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Quoi de commun entre la fascination pour les boucheries chevalines, la débâcle de post soixante-huitards dans les Causses, des tonneaux en voiture dans le bois de Boulogne et une bergère qui sent vraiment très fort la chèvre, surtout quand on la culbute dans un pré ? A priori rien. Rien, sinon qu’il s’agit là de quelques-uns des épisodes contés dans Mes aventures en Haute-Savoie.

Le narrateur, on n’ose pas parler de héros tant son cas est pathétique, est prof. Un prof en congé maladie (les tonneaux du bois de Boulogne), qui s’en va en convalescence dans un chalet mutualiste des Alpes. Depuis que le Premier ministre transpire chaque été sur ces sentiers, la Haute-Savoie attire décidément tous les mal-en-point de France ! C’est donc là, parmi différents spécimens de profs, tous bien atteints physiquement et, ça ne surprendra personne, psychologiquement, que le narrateur se remémore certains des peu brillants épisodes de sa jeune vie. Outre ce thème général, le fil conducteur de cette histoire de briques et de brocs est, on s’en sera douté, la loufoquerie. Les personnages et les situations sont cocasses et rien ne les relie, sinon qu’ils font tous partie des souvenirs de notre anti-héros. Que l’on se rassure tout de même : le bonheur finira par sortir de tant de désastres et de cet apparent désordre.

Mes aventures en Haute-Savoie est le deuxième roman de Jacques Gaillard. Professeur de latin, celui-ci a déjà publié plusieurs ouvrages érudits ou à vocation scolaire et para-scolaire. Depuis deux ans, il délaisse quelque peu l’Antiquité et écrit sur notre époque. Ce qui a donné Des psychologues sont sur place. Où nous mène la rhétorique des catastrophes ? (2003) et Pourtant, j’ai eu un ours en peluche (2004).
Le premier est un essai très pertinent sur la place qu’occupe désormais la couverture médiatique des catastrophes en tous genres (inondations, accidents, etc.). Il s’interroge à la fois sur les raisons de cet envahissement et surtout sur la forme, très stéréotypée, du discours qui l’accompagne comme une mise en scène. L’annonce que, pour un oui ou un non, «des psychologues sont sur place» étant l’un de ces incontournables stéréotypes.
Le second titre est celui d’un roman. Excédé par l’omniprésence et la niaiserie des reportages animaliers à la télévision, un chômeur entreprend d’exécuter des bêtes dans différents parcs zoologiques de France. Un peu l’antithèse du Morel des Racines du ciel donc. Devenu le serial killer le plus recherché, et surtout le plus haï du pays, il parachève son œuvre en se faisant en une nuit trois loups du Mercantour. Face à une opinion publique qui réclame que l’on réhabilite la guillotine pour ce monstre, que va faire le gouvernement ?

Ce qui rassemble ces trois livres ? D’abord le style : facétieux, voire impertinent, et drôle. Franchement drôle. Jacques Gaillard sait créer des situations ridicules, souligner un détail piquant ou multiplier les comparaisons amusantes, tout en mettant en scène des braves gens, qui font ce qu’ils peuvent. Mais c’est aussi un style qui fourmille d’érudition et qui témoigne d’un grand amour de la langue et de ses subtilités. Ensuite, on l’a déjà dit, les deux romans sont carrément délirants. Autre point commun, un regard étonné, parfois étonnement teinté d’inquiétude, sur notre société. En cela, on peut trouver chez Jacques Gaillard quelque chose qui rappelle Jacques Tati, la nostalgie en moins.

De ce point de vue, Mes vacances en Haute-Savoie est probablement plus faible : il est drôle mais ne mène nulle part. Enfin si, tout de même, à passer un bon moment, à se délecter d’un style et d’un sens de l’humour ; c’est un petit livre très plaisant ce qui, au fond, est bien pour un roman !


Antoine Picardat
( Mis en ligne le 22/11/2004 )
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