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La disparition
Sibylle Grimbert   Il n'y a pas de secret
Stock 2004 /  16.50 € - 108.08 ffr. / 190 pages
ISBN : 2-234-05713-2
FORMAT : 14x22 cm
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Tout commence quand Paula, la narratrice, revient sur le départ de sa mère vingt ans plus tôt. Elle avait alors quatorze ans et croyait que régnait entre le monde et elle «un accord parfait». Sa mère si élégante et si discrète, dévouée à sa famille dans une totale abnégation, semblait alors commencer à s’effacer, à s’enfoncer. Puis, un jour, elle disparaît totalement. Partie pour toujours.

Il n’y a pas de secret est l’anamnèse itérative de ce moment fondateur pour Paula. D’abord évoqué à travers ses yeux d’enfant : elle est sûre que sa mère a disparu parce qu’elle l’avait voulu, un soir dans son lit. Mais la version puérile de la disparition, portée par une sensation de toute puissance, cède progressivement le pas à une vision adulte de cet événement et de ses causes. Et de temps en temps, Paula revoit sa mère, heureuse, dans des vies nouvelles, en Amérique du Sud, en Europe du Nord, toujours loin et si différente.

Paula enfant voit la vie à travers le prisme du couple parental, en toute transparence, comme si ses parents ne se cachaient rien, dans une quête de bonheur parfait, à trois, semblable à ces images d’Epinal qu’évoquent les souvenirs de vacances : Valérie, belle en maillot de bain, près de son mari, avec leur fille qui joue sur la plage. Valérie, la mère de Paula, avait pourtant un autre homme dans sa vie : Alain Mandrin. Auprès duquel elle vivait une vie parallèle, totalement étanche par rapport à sa vie de famille. Et sa vie est bouleversée le jour où celui-ci meurt subitement.

La volonté de transparence qui tient dans le titre, Sybille Grimbert en a fait le principe directeur de la vie de Paula. Autant sa mère taisait tout, séparait de manière schizophrénique sa vie de femme et sa vie domestique, jusqu’à craquer, autant Paula adulte dit tout. Ou veut tout dire, car elle sait que nous vivons tous derrière des masques. Entre tentation du geste fort maternel et confort affectif, elle ne parvient pas à voir clair dans ses propres amours, avec Boris.

Le récit, assez morne dans l’évocation du souvenir maternel que Paula rumine, s’emmêle lorsque Franck, le père de Paula, noue une relation avec Eve, qui n’est autre que la veuve de feu Mandrin. Puis le jeu de cluedo semble s’emballer car Mandrin aurait été tué par Franck, de ses propres mains, un soir, dans la rue. Bref, tout était dit et il suffisait de le dévoiler.

Le roman hésite entre leçon de vie, invitation à l’action, et interprétation du palimpseste de la mémoire. Tous les personnages sont en quête de leur soi, la mère de famille aliénée, le père à la réussite médiocre et au bureau étriqué, la fille devenue adulte qui n’arrive pas à être vraiment elle-même, mais finit cependant par rompre avec son fiancé. Héritage de la mère, atavisme paternel, elle étrangle finalement Boris.

Avec cette narration au bord du delirium tremens, on ne comprend plus très bien où l’auteur veut en venir. La surenchère de révélations leur fait perdre toute force et crédibilité, jusqu’à l’étouffement du lecteur. La saturation de rebondissements pourrait atteindre le grand-guignolesque si le propos ne se voulait pas existentiel, «je me voyais disparaître (…) en tant que ce personnage important, obsédant et particulier à mes yeux, au profit d’un autre sujet, cette fois plus pratique et vraiment efficace, et c’était soulageant». Métamorphose réussie ?...


Amélie Rigaud
( Mis en ligne le 26/01/2005 )
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