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Littérature -> Romans & Nouvelles |
| Patrick Villemin La Valse des pions Flammarion 2005 / 16 € - 104.8 ffr. / 203 pages ISBN : 2-08-068752-2 FORMAT : 14x21 cm Imprimer
Un court roman, avec une phrase dArthur Koestler en exergue, mais la citation aurait pu tout autant être tirée de G. Orwell ou de Kafka. Il sagit dune dictature, de toutes les dictatures et de leur cortège de terreur, de destruction de lindividu, dabolition des libertés. Dans ce cadre : des opposants, de toute sorte : opposants résolus, opposants de la dernière heure, opposants qui signorent et que les circonstances révèlent à eux-mêmes
Jusquà quand, jusquoù, jusquà quelles limites peut on accepter, se taire, collaborer : autant de questions dont le XX siècle a été riche, lourd matériau que nous navons pas fini danalyser.
Lintrigue est simple et tout entière donnée par la quatrième de couverture : dans un pays non nommé, sous une dictature anonyme, à lintérieur dune prison, le directeur décide, à la suite de deux évasions, de contraindre les prisonniers à se livrer des parties déchecs sans merci : le perdant est exécuté sur-le-champ, le survivant gagne le droit de jouer une nouvelle partie
Pour mieux illustrer la disparition de lindividu, les prisonniers sont désignés par des chiffres, leurs gardiens par des lettres et les autorités par leurs fonctions : le Directeur, le Ministre
Chacun, à son niveau, est manipulé et impuissant même lorsquil repère la manipulation. De brèves échappées donnent quelques indications sur le passé des uns et des autres, passé qui peut - ou non - éclairer leur comportement dhommes ordinaires face à lhorreur.
Le pessimisme guide de bout en bout un lecteur qui peut aussi par moments penser à la série télévisée des années 60, Le Prisonnier. La peur est constamment présente, peur qui déshumanise mais qui peut aussi en un ultime sursaut rendre sa dignité à lindividu.
Le récit est linéaire, du gris du quotidien que lon imagine dans ce monde au-delà des frontières de la civilisation. On le quitte avec un sentiment partagé : on a certes envie de suivre lauteur dans sa dénonciation des dictatures éternelles, mais on éprouve aussi malgré tout un sentiment dennuyeux déjà lu
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 09/03/2005 ) Imprimer | | |
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