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Littérature -> Romans & Nouvelles |
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Chartreuse en rouge et noir | | | Florian Zeller Julien Parme Flammarion 2006 / 17 € - 111.35 ffr. / 301 pages ISBN : 2-08-068896-0 FORMAT : 13,5cm x 21,0cm
Date de publication : 16/08/2006 Imprimer
Julien Parme est un ado parisien âgé de quatorze ans, presque quinze comme il se plaît à le souligner. Ballotté entre une mère sévère et triste, un beau-père aristo quil ne supporte pas et la fille de celui-ci, il tente déchapper à ce morne quotidien, en sinventant un destin de grand écrivain. De rêveries en fugue, il finira par se faire expédier en pension à Saint-Dié. Dénouement cruel pour celui qui ne pourra plus revoir la belle Mathilde, sa camarade de cours dallemand, dont il est follement épris, à moins que ce ne soit de Madame Thomas, sa jeune professeur de français, qui porte des chemisiers transparents.
Le récit de cette errance au sein de la jeunesse dorée et décadente de la Rive droite est plutôt bien construit, plaisant, voire par moments franchement drôle. Les réflexions de lado, sa façon de parler, sa «Weltanschauung» font sourire, notamment lorsquil réplique à sa mère qui ne cesse de lengueuler : «Et si tu veux mon avis, cest pas très malin. Ouais cest pas très malin de me parler sur ce ton. Parce que je te rappelle que dans quelques années, cest moi qui choisirai ta maison de retraite
».
Le roman se croque donc à pleine dent. Le problème, cest que les meilleures feuilles sont au début. Les pages consacrées à léchappée romanesque de ladolescent (ou à sa fugue si vous préférez), ne sont pas toujours crédibles et traînent un peu en longueur, dautant plus que les clés du dénouement ont été fournies dès le début de louvrage. Et que dire du nom dont est affublé le héros ? Le jeu de mot stendhalien en forme de clin dil au lecteur est un peu lourd dautant que Julien Parme na de cesse de vouloir gagner les rivages de lItalie
Ces plaisanteries littéraires ne font quattiser la suspicion qui émerge au fil de la lecture : comment ne pas entrapercevoir lombre de lauteur derrière la figure de ce Julien qui se verrait bien décoré du prix du Nobel avant même davoir écrit la moindre ligne ? Florian Zeller nhésite dailleurs pas à railler gentiment les ambitions littéraires de son héros. De là à croire quil ironise sur ses propres ambitions
Ce petit jeu de miroir moqueur rend finalement le roman bien sympathique, même sil aurait sans doute gagné à être plus bref.
Raphaël Muller ( Mis en ligne le 15/09/2006 ) Imprimer
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