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Une vie d’autobiographies
Philippe Lejeune   Signes de Vie - Le pacte autobiographique 2
Seuil 2005 /  21 € - 137.55 ffr. / 277 pages
ISBN : 2020787725
FORMAT : 14 x 21 cm

L'auteur de l'article : Arnaud Genon est professeur de Lettres Modernes, doctorant à l'université de Nottingham Trent où il termine une thèse sur Hervé Guibert (Dialogues, Altérités et je(ux) de Miroirs), et membre du Groupe Autofiction ITEM-CNRS.
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Depuis plus de trente ans maintenant, Philippe Lejeune se passionne pour l’autobiographie. De son premier ouvrage consacré au genre (L’autobiographie en France, Armand Colin, 1971) jusqu’à ce dernier livre qui rassemble des articles, des entretiens ou communications sur l’écriture du moi, il n’a cessé de défendre et de promouvoir ce qui avant ses travaux était considéré comme un sous-genre littéraire.

Mais l’auteur du célèbre Pacte autobiographique (Seuil, 1975), étude qui définissait et théorisait l’autobiographie partant des textes littéraires canoniques (de Jean-Jacques Rousseau à François Nourissier), a depuis élargi son champ d’étude aux « ‘écritures ordinaires’, de l’autobiographie au journal, de la réflexion théorique à l’engagement pratique, sans jamais perdre de vue les effets du ‘pacte de vérité’ qui donne leur force à ces signes de vie » (p.9). Et c’est ce parcours, cette « dérive » (p.9) que Philippe Lejeune fait partager ici au lecteur.

Car cet ouvrage se différencie des premières études purement théoriques. Philippe Lejeune, avant d’être le théoricien que l’on connaît, fut d’abord un praticien de l’écriture du moi, comme il nous l’apprend dans un des articles : « Un journal, je sais bien ce que c’est ! Adolescent, j’en ai tenu un de 15 à 25 ans… » (p.63). Et Le Pacte autobiographique 2 gagne en autobiographie ce qu’il perd en théorie, Lejeune se focalisant davantage sur sa propre trajectoire et proposant un retour sur ses longues années consacrées à la recherche sur et pour l’autobiographie. C’est la raison pour laquelle l’auteur se présente désormais, non pas comme « universitaire spécialisé dans l’autobiographie » mais comme « autobiographe spécialisé dans l’université » (p.186).

C’est en prenant conscience que l’autobiographie littéraire n’est en fait qu’un cas particulier de « l’autobiographie tout court » (p.118) qu’il décida de s’intéresser aux « écritures ordinaires ». A la même époque, il découvrait les manuscrits autobiographiques de son arrière-grand-père, Xavier-Édouard Lejeune. En multipliant les enquêtes (Cher Cahier…, 1990, Cher écran, 2000), en fréquentant de plus en plus les archives (Bibliothèque nationale, puis archives départementales, locales…) Philippe Lejeune « historicisait » son propos. Il se rendait aussi compte qu’aucune institution n’existait en France (ou elles étaient rares et d’initiatives locales) permettant ou facilitant la lecture, le classement et l’archivage des très nombreuses autobiographies « ordinaires » écrites en France. Ainsi, de sa rencontre avec Chantal Chaveyriat-Dumoulin naissait, en 1992, l’APA (Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique) qui depuis joue un rôle essentiel pour la défense et l’illustration de l’autobiographie.

« Signes de vie est un essai autobiographique » pouvons-nous lire en quatrième de couverture. Effectivement, l’auteur se livre à la première personne, montre qu’il est aussi et avant tout un praticien de l’écriture du moi. Il semble qu’à mesure que le temps passe, l’on assiste à une « autobiographisation » des travaux de Philippe Lejeune. Comme un retour aux sources, à la source… celle du moi. Aujourd’hui et grâce à lui, il n’y a plus de honte à dire que l’on écrit un journal intime, une autobiographie… Pourquoi celui qui est à l’origine de cette réhabilitation devrait-il se cacher « d’en être » ?

Le chercheur/praticien déclarait, dès l’introduction du livre, avoir peur d’être « un récidiviste un peu encombrant » (p.9). Récidiviste sans aucun doute. Mais parce que passionné et passionnant, encombrant, résolument pas !


Arnaud Genon
( Mis en ligne le 08/04/2005 )
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