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Littérature  ->  Essais littéraires & histoire de la littérature  
 

A la recherche du Petit Prince
Alain Vircondelet   La Véritable histoire du Petit Prince
Flammarion 2008 /  18 € - 117.9 ffr. / 219 pages
ISBN : 978-2-08-120901-5
FORMAT : 13,5cm x 22,0cm

L'auteur du compte rendu : Arnaud Genon est l’auteur d’une thèse de doctorat (PhD) soutenue à l’Université de Nottingham Trent. Professeur de Lettres Modernes, il est aussi membre du Groupe «Autofiction» ITEM (CNRS-ENS) et auteur, chez l’Harmattan de Hervé Guibert. Vers une esthétique postmoderne (2007).
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C’est pour les besoins d’une commande, en 1992, qu’Alain Vircondelet se plongeait dans l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry. Ce travail, qui aboutit à l’écriture de Saint-Exupéry (Julliard, 1994), permit à l’auteur de rencontrer Nelly de Vogüé, «une des protagonistes les plus influentes dans la vie de l’œuvre de Saint-Exupéry», mais aussi le légataire universel de Consuelo de Saint-Exupéry, la femme du romancier. Ayant ainsi accès aux archives de l’écrivain, il apparut à Alain Vircondelet que «Le Petit Prince n’était pas seulement un conte ou une fable mais une parfaite autofiction dans laquelle tous les motifs qui ont tissé Saint-Exupéry se retrouvent noués entre eux.»

Le Petit Prince, pour peu que l’on utilise le terme tel qu’il a été défini par la critique universitaire, ne peut évidemment pas être qualifié d’autofiction, encore moins de «parfaite autofiction». Cependant, ce que sous-entend - maladroitement - Vircondelet, c’est que la genèse de ce texte révèle que Saint-Exupéry s’est inspiré d’événements vécus, s’est nourri de certaines de ses expériences, de certains de ses proches pour écrire ce qui relève davantage du conte. Le Petit Prince est l’écho fictionnel de lointaines réminiscences : voilà ce qu’il conviendra de retenir.

Avant d’aborder à proprement parler la genèse du conte, Alain Vircondelet évoque le contexte et les circonstances dans lesquelles est né ce projet si singulier dans la bibliographie de Saint-Exupéry. Arrivé à New York fin 1940, l’écrivain traverse une période difficile. Son éditeur, Eugène Reynal, lui propose donc, en 1942, lors d’un repas au Café Arnold, d’écrire un conte pour enfants. Saint-Exupéry accepte à un moment où il est «dans la situation inextricable de ne pouvoir […] vivre en paix en se débarrassant de ses problèmes ou en les assumant.» Et l’écriture de ce livre lui permettra «non pas une fuite mais une plongée dans l’innocence originelle qu’il croyait à jamais perdue».

Saint-Exupéry va alors se mettre au travail. Consuelo le rejoint au 240, Central Park South, puis le fera déménager à North Port afin de l’éloigner de la mauvaise ambiance de New York où il est victime de critiques et accusé de pétainisme. La relation qu’il entretient avec sa femme est souvent difficile, cependant il se rend compte qu’elle lui est indispensable pour l’écriture.

L’histoire du Petit Prince est l’occasion pour Vircondelet de revenir sur l’enfance de Saint-Exupéry, à Saint-Maurice-de-Rémens, «ce havre de paix et de douceur» qu’il cherche à faire remonter pour le redistribuer dans ce conte. Le récit de cette genèse l’amène aussi à s’intéresser aux différentes relations du romancier lors de son séjour new-yorkais, à leur importance dans l’écriture même du texte. Sont de même abordées les influences «dont Saint-Exupéry s’est servi pour ‘arrêter’ le personnage». Il y a bien sûr l’entourage (les photos de Consuelo dans les années 30 par exemple) mais s’ajoute à cela la littérature dans la mesure où «la figure du Petit Prince est […] le fruit presque syncrétique de plusieurs enfants issus de contes puisés dans la littérature universelle, tant européenne qu’arabe par exemple». Cet aspect intéressant n’est hélas qu’effleuré dans le livre. Enfin, l’auteur s’intéresse à la place du dessin, Saint-Exupéry en passant d’abord par là afin de reconquérir «tout cet univers de personnages enfantins, masculins plus que féminins, d’animaux, […] les lutins et les gnomes qu’il se plaisait à dessiner dans sa jeunesse».

Saint-Exupéry met rapidement la dernière main à son conte. Pris dans les tourments de l’Histoire, il souhaite au plus vite partir à la guerre. Et quand il quitte New York, ses amis lisent «les premiers exemplaires et tous interprètent le conte comme le drame existentiel d’un homme que seule la guerre, véritable catharsis, pourra à ses propres yeux purifier et sauver». Il leur aura laisser là son testament spirituel, ce testament dont on connaît, grâce à Alain Vircondelet, désormais l’histoire.


Arnaud Genon
( Mis en ligne le 17/03/2008 )
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