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Passions en héritage
Dan Fante   Dommages collatéraux - L'héritage de John Fante
13e Note Editions 2012 /  19.50 € - 127.73 ffr. / 446 pages
ISBN : 978-2-363-74027-4
FORMAT : 14cm x 18cm

Annie-France Mistral (Traducteur)
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Dans la famille Fante, on pense en général au père John (1909-1983), l’auteur de Bandini, Demande à la poussière, Mon chien Stupide, entre autres. Un auteur que Bukowski considérait comme son maître. Difficile d’être le fils d’un tel père qui toute sa vie n’aima que les femmes, l’alcool et la littérature ! Des passions d'ailleurs bien familiales : le grand-père, Pietro Nicola, immigrant italien débarqué à Ellis Island en décembre 1901, était un conteur brillant, fieffé menteur de génie, à l’imagination débordante, qui lui aussi passa sa vie entre femmes et alcool, tout en ayant fondé une famille nombreuse avec une épouse bonne chrétienne ! La fidélité, pour ne pas dire la dévotion de leurs épouses semble d’ailleurs être un trait commun aux Fante… Quant à ses fils : «Les fils Fante étaient des gosses de pauvres, élevés à la dure. Ils avaient tous reçu en héritage un fichu caractère, une grande gueule et une propension incontrôlable à répondre à la provocation avec leurs poings». Cet héritage, John le transmet intégralement ou presque (l’enfance pauvre en moins) à Dante (né en 1944), qui sait le faire fructifier…

Les éditions 13e Note, fondées en 2008 et qui ont un excellent catalogue d’auteurs américains «hors norme», avaient déjà publié de Dan Fante, Régime sec (2009), De l’alcool dur et du génie (2010), ou encore Rien dans les poches (2011, réédition de son premier roman paru en 1996). Dommages collatéraux - L’héritage de John Fante constitue ses mémoires. L’auteur avertit son lecteur : «Ce livre n’est pas un roman. Les faits et aventures que j’y décris sont authentiques et je les ai retracés aussi fidèlement que me le permettait ma mémoire, compte tenu de l’alcoolisme chronique dont j’ai longtemps souffert. (…) J’ai eu une vie mouvementée. Par souci de concision, je n’ai pas mentionné tous mes mariages, petites amies, arrestations, boulots ou bagarres. J’ai seulement gardé ce qui me semblait le plus intéressant».

Vie mouvementée sans aucun doute, ponctuée des règlements de comptes sans concessions avec un père qui n’a jamais ménagé son entourage ni vraiment apprécié ce fils qui lui ressemblait peut-être trop. Dan Fante a hérité de la verve familiale, et il sait emporter son lecteur sans ménagements. La littérature est pour lui un sport de combat et il frappe dur, fort, juste. On replonge dans les années hollywoodiennes de la famille Fante, lorsque John était scénariste, et l'on suit l’entrée dans la vie chaotique (c’est peu dire !) de Dan. Ses rapports difficiles (euphémisme) avec un père qui lui déconseille d'écrire : «mes rapports avec mon père étaient pétris de peur et d’une admiration paralysante» (p.95). Ne pas écrire : autant le vouer à la mort immédiate !

La famille Fante n’a rien d’un refuge paisible. Enfant, Dan manque à trois reprises d’être assassiné par son frère aîné, et, plus grand, son adolescence est pour le moins mouvementée. Il fait l’apprentissage de la vie sous toutes ses formes, bourlingue de boulots improbables en galères certaines, fait des rencontres fortes, et la galerie de portraits qu’il en dresse n’est pas un des moindres intérêts du livre ; il opère un relatif rapprochement avec ses parents et entend le conseil de John qui finit par reconnaître : «Continue fiston. Plus tu écriras, meilleur tu deviendras. (…) Donne toi jusqu’à tes cinquante ans, Dan. Tu pourrais bien être écrivain toi aussi. Ne te presse pas. Laisse venir. Persévère» (p.189).

Dan vit par l’écriture, une écriture brutale, sauvage, énergique, une écriture qui fait que lorsqu’on a pris le livre, on n’a aucune envie de le refermer ! Un récit nourri à l’énergie de l’Amérique des années 60/90, bourré d’images et de vitalité, loin des clichés…

Ajoutons une remarque sur la qualité et l’élégance de la maquette, qui augmentent le plaisir de lecture : format, papier et photos en noir et blanc qui illustrent ces souvenirs familiaux.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 20/04/2012 )
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