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New York, citée perdue
Paolo Bacigalupi   Les Cités englouties
Au Diable Vauvert 2013 /  18 € - 117.9 ffr. / 453 pages
ISBN : 978-2-84626-773-1
FORMAT : 13,0 cm × 20,0 cm

Sara Doke (Traducteur)
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L’Amérique (ou ce qu’il en reste), loin dans le futur : une terre dévastée, où quelques communautés rurales vivotent, confrontées à des armées d’enfant-soldats, à des prédateurs nouveaux – mélanges de coyote et de loup – à l’intelligence développée, à des sauriens géants et autres «mi-bêtes», hommes-animaux élevés pour la guerre et le massacre…

Bref, un univers peu engageant où New York, la grande cité, a sombré en partie sous les eaux et les ordures, devenant le terrain de jeu et d’affrontement favori des seigneurs de la guerre. Dans ce monde marqué par la souffrance, la faim et la peur, Mahlia survit, traumatisée : abandonnée par ses parents, torturée par une milice, elle a été recueillie par un médecin humaniste. Mais la découverte de Tool, le mi-bête évadé des prisons humaines et décidé à survivre en dépit de blessures terrifiantes, la confronte à un premier choix : faut-il s’allier avec ce qui semble être le pire ennemi de l’Homme, son prédateur le plus impitoyable, pour s’en sortir ?

Et lorsque son ami Mouse, un enfant débrouillard qui, naguère, lui a sauvé la vie, est capturé par ces mêmes milices, le choix devient encore plus cornélien, entre l’appel de la liberté aux côtés de Tool et la dette d’honneur envers Mouse. Un choix qui mène à la souffrance ainsi qu’à une certaine rédemption… car la voie la plus douloureuse est aussi celle où chaque personnage peut retrouver un peu de son humanité perdue et abandonner le monde sauvage. Mais pour cela, il faut entrer dans les cités englouties, et survivre à ce premier cercle de l’enfer ; et pour cela, il faudra autant de force et de férocité que d’intelligence et de compassion.

Il y a quelques années, Paolo Bacigalupi avait remporté de nombreux prix SF avec La Fille automate. Devenu un auteur à suivre, il livre avec ce Cités englouties qui s’inscrit dans le monde des Ferrailleurs des mers (également au Diable Vauvert) une série très réussie, qui vise un public à la fois adolescent et adulte, tant du fait de la qualité du monde envisagé et de l’intensité du style que de l’efficacité de l’intrigue. On se laisse facilement prendre dans les pérégrinations de Mahlia, Mouse et Tool, chacun tenu par sa propre logique et ses enjeux, mais bientôt tous engagés dans une histoire et une aventure qui les dépassent.

Surtout, c’est la densité de ce décor qui donne au roman tout son charme : aux côtés des héros, on y découvre une Amérique – côte Est – délabrée, «barbarisée» et isolée du reste du monde (si ce n’est pour de la contrebande)… Un État déchu qui ferait passer le Somaliland actuel pour un Club Med. Peu à peu, au hasard des aventures, on découvre Manhattan dévastée, les musées devenus des terrains de jeu pour des ados fous et tueurs, quand les campagnes sont des terres rendues à la sauvagerie. Et l’on discerne également une histoire plus ancienne, où l’Amérique, engagée dans une guerre civile, sombre dans la violence, tandis que ses vieux démons (le culte des armes et d’une liberté devenue licence) s’en donnent à cœur joie.

Un bon roman donc, un monde perdu mâtiné de Mad Max, qui devrait séduire les amateurs de SF post-apocalyptique… en espérant que ce second roman ne soit que les prémices d’un cycle. Un auteur à suivre en tous les cas.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 18/11/2013 )
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