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Après l’apocalypse
Ron Kovic   Né un 4 juillet
13e Note Editions 2014 /  19.90 € - 130.35 ffr. / 220 pages
ISBN : 978-2-36374-058-8
FORMAT : 14,0 cm × 18,0 cm

Gérard Lebec (Traducteur)

Gérald Nicosia (Postfacier)

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Ron Kovic, né un 4 juillet, fan de Kennedy et de base-ball, sportif et patriote, est une graine de soldat. Engagé dans les Marines, envoyé au Vietnam, il est blessé à la colonne vertébrale et en revient paraplégique, traumatisé et pacifiste. En trois lignes, une vie et un destin que le Vietnam a fait basculer…

Pour le public francophone, Né un 4 juillet est d’abord un film, un bon film, où Tom Cruise campe un vétéran du Vietnam revenu paraplégique et engagé dans le combat pacifiste. Un film émouvant, qui incite à se plonger dans les mémoires éponymes du narrateur, Ron Kovic : Né un 4 juillet donc. En effet, si la force des images est incontestable, le poids des mots, le rythme des phrases et le ton hanté de l’ouvrage éclairent le récit de Kovic et vont bien au-delà de la seule performance de Tom Cruise. C’est donc une excellente idée de rééditer cet ouvrage puissant, alternant les souvenirs de la vie «avant», et ceux de la vie «après», l’enfance, le Vietnam puis l’Amérique déboussolée de Nixon.

Le texte de Ron Kovic est l’un des grands textes américains sur le Vietnam, entre roman, récit et autobiographie. Du roman, il a la construction habile, un va-et-vient constant entre le(s) passé(s) et le présent, entre le «je» et le «il» : il ne s’agit pas de raconter la guerre, mais d’évoquer un personnage, presque trop caricatural pour être honnête, de citoyen américain, au patriotisme forgé par les médias, le cinéma, un pur produit de la culture américaine qui décide de «servir» en allant se battre au loin, au nom du containment.

Ce ne serait qu’un roman, il serait poignant mais on trouverait excessifs les détails concernant la vie d’un blessé de guerre et d’un paraplégique. On passe donc au récit, un récit hanté par la guerre, et où l’auteur use une troisième personne pour évoquer ce garçon d’avant, ce soldat patriote sans trop de recul, qui revient difficilement à la vie civile, dans une Amérique qu’il juge, au mieux, ingrate ou manipulatrice. Ron Kovic se met en scène, de manière réaliste, sans dissimuler les erreurs, les crimes, les souffrances, le tout d’une plume sobre, où la distance permet parfois de faire passer une pilule, un trauma. Le pathos n’est plus une fiction, et la guerre – à travers les blessures et la tentative pour les surmonter – se vit à chaque instant.

Et surtout, Kovic est un militant : c’est là le degré autobiographique de son œuvre engagée. Le pacifisme ne se nourrit pas seulement de théories, sinon, tous les Ron Kovic de la planète marcheraient sur leurs jambes : il se nourrit également de drames, de souffrances, de traumatismes. En racontant, avec un luxe de détails qui passionnera toute personne que la question des lendemains de guerre intéresse, sa guerre et son après guerre, Kovic s’efface derrière une cause. On le voit militant, parvenant jusqu’à un congrès républicain, se confronter à une Amérique encore convaincue que l’effort en vaut la peine. On l’accompagne en quête, tragique, d’une compagne ou de simples amis avec qui il pourrait se décharger de son fardeau. Le mot de vétéran prend un sens neuf et, hélas, universel.

Après l’immense ouvrage, taillé dans la même veine, de Kent Anderson (Pas de saison pour l’enfer), les éditions 13e note continuent dans une veine extraordinaire, riche et relativement novatrice en France, celle de l’Amérique post-Vietnam, l’Amérique des vétérans et des lendemains qui déchantent, loin de Hollywood. Né un 4 juillet est un ouvrage magistral, qui incite à regarder les marges de la «grande» histoire pour éviter les mythes et autres reconstructions.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 02/04/2014 )
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