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Rêve américain
Amy Bloom   Ailleurs, plus loin
Belfond 2008 /  19 € - 124.45 ffr. / 251 pages
ISBN : 978-2-7144-4471-4
FORMAT : 14,5cm x 22,5cm

Date de parution : 05/09/2008.

Traduction de Michèle Lévy-Bram.

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Professeur à Yale et psychothérapeute, Amy Bloom (née en 1953) vit dans le Connecticut. Comme souvent chez les romanciers américains, ses premiers ouvrages ont été des recueils de nouvelles, immédiatement remarqués par la critique. Ailleurs, plus loin est son second roman, mais le premier traduit en France. Avec ce court texte (215 pages), Amy Bloom s’inscrit dans la tradition américaine de la fuite hors de la ville pour se ressourcer dans une nature qui, même violente, demeure toujours édénique, lieu de salut et de rédemption. On peut rappeler La Rivière du sixième jour, roman culte de Norman Maclean, dont Robert Redford avait tiré le scénario de Au milieu coule une rivière.

Ici, l’héroïne, Lillian Leyb, seule survivante d’un pogrom en Russie, arrive en 1924 à New York. Après la mort de son mari, de ses parents et surtout la disparition de sa fillette, Sophie, Lillian n’a plus rien à perdre et se jette sans espoir particulier dans le grand rêve américain. D’Ellis Island au Lower East Side, elle découvre la misère des immigrants, les réseaux incertains de solidarités fragiles et sans cesse remises en question. Portée par le seul souvenir de sa fille, elle survit, et lorsqu’un mince espoir de la retrouver se manifeste, elle quitte New York, ses protecteurs, les Burstein père et fils, imprésario et acteur, son ami Yaacov, le tailleur/auteur de théâtre, pour tenter de rejoindre la Sibérie où sa fille pourrait avoir été emmenée après avoir survécu au massacre du village.

Un long périple la conduit de New York à Seattle puis, à travers l’Alaska, le long de la Telegraph Road, pour échouer au bord de l’océan. Pour tout viatique, quelques dollars et dans la doublure de son manteau des cartes cousues par Yaacov, qui lui a donné les conseils nécessaires. Voyageuse clandestine en train, puis marcheuse obstinée, elle parcourt les kilomètres. Dans ce voyage épuisant, au long de cette «route», elle se découvre progressivement, tout comme elle apprend à vraiment regarder et comprendre le monde neuf qui l’entoure : hommes et nature. Il s’agit tout à la fois d’un voyage d’initiation et d’une description du creuset américain des années 20 : immigrants d’Europe centrale et orientale, monde juif dont la langue est encore le yiddish, noirs réfugiés au Nord des États-Unis, indiens du Yukon, chinois, hommes de loi et outlaws, ambitieux et résignés, vainqueurs et vaincus de la vie : toute une société bigarrée se déploie au fil des pages.

Amy Bloom a un réel talent de conteuse ; son roman est une succession de petits récits accumulés (un reste de son écriture de nouvelles ?), histoires des personnages que croise Lillian. Un des intérêts du livre est d’ailleurs là, dans ce patchwork d’individus, des salauds aux hommes ordinaires, de situations banales à des drames ; le personnage de Lillian reste opaque ; elle est fascinante dans son obstination à retrouver Sophie, coût que coûte, quasi indifférente à elle-même et presque au lecteur. Un lecteur qu’Amy Bloom n’oublie pourtant jamais, qu’elle guide dans ce labyrinthe humain, prenant soin de lui indiquer, lorsqu’ils disparaissent de la vie de Lillian, le destin de ses personnages. Un roman attachant, dans lequel on s’immerge progressivement, et qui, comme l’héroïne, prend progressivement de la force.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 10/09/2008 )
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