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Portraits de femmes
Joan Didion   Un livre de raison
Le Livre de Poche 2017 /  7,70 € - 50.44 ffr. / 288 pages
ISBN : 978-2-253-08812-7
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Première publication française en mars 2017 (Grasset)
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Ecrit au scalpel, un court roman de Joan Didion. Née en Californie en 1934, vivant à New York, journaliste, essayiste, scénariste, Joan Didion n’a écrit que cinq romans, qui tous ont été reconnus par la critique américaine et ses pairs, les romanciers, pour qui elle est une référence. En France L’Année de la pensée magique, dans lequel elle racontait la mort de son mari, avait obtenu le prix Médicis essai en 2007.

Un livre de raison présente deux femmes en une seule voix qui annonce d’emblée, dès la première phrase : «Je serai le témoin de cette femme. (…) Sa vie, elle la rêvait. Elle est morte, pleine d’espoir. Résumé de son existence». La narratrice, Grace, d’origine nord-américaine, veuve richissime et puissante d’un des hommes de la dynastie qui dirige Boca Grande, raconte sans illusion le jeu du pouvoir, des petites et grandes ambitions dans cet état dictatorial. Dans cette république imaginaire d’Amérique centrale, qui fait plus vrai que nature, Grace vit sans illusion les jours qui lui sont désormais comptés par la marche inexorable de la maladie, un cancer du pancréas.

Elle redonne vie à la Norteamericana, cette Charlotte Douglas énigmatique, murée dans sa douleur et dans la quête de sa fille Marine qui a disparu et qu’elle tente de retrouver à Boca Grande. Boca Grande veut dire «grande bouche» ou grande baie, et décrit la caractéristique principale du pays précisément telle qu’elle apparaît.

Grace, dont la formation initiale est celle d’une ethnologue, et qui désormais se passionne pour la chimie, observe et décrit en scientifique avec un froid détachement Charlotte venue un jour s’installer, dans une froide indifférence apparente. Elle lui redonne ainsi vie, elle qui va mourir dans peu de temps, ultime sursaut. Une vie désarmante par sa succession d’échecs, qui s’oppose à celle de Grace qui a toujours gardé le contrôle.

Tout le charme du roman tient à ce que, à travers Grace, témoin froid et désabusé, depuis un endroit sorti en quelque sorte de nulle part, Joan Didion dresse un portrait sensible de la force fragile de Charlotte. Charlotte, constamment seule, même et surtout dans les relations humaines mais sur qui nul n’a prise, emprisonnée dans son histoire douloureuse et le récit qu’elle s’en fait. L’ultime phrase du livre répond à la première : «Je n’ai pas été le témoin que je voulais être». Mais somme toute, qu’est-ce que témoigner ? Grace et Charlotte imposent au lecteur, le livre refermé, leur existence fragile.

Un livre étrange et beau, assez daté ''années 1970'', autant par les préoccupations des héroïnes qui en forment la toile de fond (le pouvoir en Amérique centrale, les révoltes des jeunes occidentaux, le poids des États-Unis dans cette région, l’exploitation cynique des richesses…), que par le style, détaché et précis.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 10/05/2019 )
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