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Carnets du souterrain
Lee Stringer   Un hiver à New York
Calmann-Lévy 2002 /  15 € - 98.25 ffr. / 296 pages
ISBN : 2702132634

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
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Les années 80 - l'ère Reagan aux Etats-Unis - furent celles du fric, de la frime et de l'esbroufe. Des Roaring Eighties qui laissèrent sur le carreau tout ceux qui ne cadraient pas avec les critères de l'époque ou n'avaient pas les reins assez solides pour s'accrocher. Comme des milliers d'autres, Lee Stringer a fini par lâcher prise. Du jour au lendemain, il a rejoint la cohorte des fantômes qui hantent les rues et les sous-sols de New York, suscitant chez les honnêtes passants des sentiments troubles de pitié, de culpabilité ou de dégoût. Son territoire : la gare de Grand Central et ses innombrables cachettes ; sa quête quotidienne : le crack et ses promesses d'oubli. Jusqu'au jour où il s'aperçoit que le crayon dont il se sert pour bourrer sa pipe peut aussi avoir une autre fonction. Et comprend qu'aligner des mots pour raconter ce qu'il voit, vit, ressent et comprend du monde lui procure une ivresse plus intense que ses fix quotidiens. "A partir de ce moment-là, j'avais quatre choses à faire chaque jour : trouver du fric, dégotter de la came, me défoncer et écrire. Finalement, j'ai laissé tomber les trois premiers."

Pour raconter les étapes de cette rédemption chaotique, Lee Stringer progresse par brèves séquences, "choses vues" et short stories dont il est moins le héros que le greffier attentif. Un greffier qui prend note avec lucidité de son combat au jour le jour, scrute dans les moindres détails les affres poisseuses de la clochardisation moderne, les infimes dysfonctionnements qui, ajoutés les uns aux autres, précipitent la chute et n'offrent plus pour survivre que deux issues : la débrouille et l'humour.

D'humour, ces récits portés par une formidable énergie ne manquent pas - que ce soit pour décrire "l'ascension sociale" de Stringer qui devient rédacteur en chef du magazine de rue Street News (mais "le titre remplace le salaire") ou un talk-show consacré au "problème des sans-abris" qui tourne court faute de combattants assez pugnaces. On rit donc beaucoup à la lecture de ces récits, mais c'est surtout par sa compassion vibrante, jamais doloriste ou larmoyante, que la voix de Lee Stringer nous touche. Et les silhouettes décharnées qui traversent son univers se voient, dès lors, réinvesties de cette présence dont la rue les avaient dépouillées.

Parrainé pour ses débuts littéraires par Kurt Vonnegut, Stringer est aussi le frère en humanité de George Orwell, Jack London ou Henry Miller. Un frère non moins talentueux, dont on espère retrouver longtemps encore la voix et le regard, et pas seulement au titre de "rescapé de la rue".


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 26/02/2002 )
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