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Un tableau tendre à la Doisneau/Boujenah
Hubert Haddad   Le Camp du bandit mauresque - Récit d'enfance
Fayard 2006 /  17 € - 111.35 ffr. / 254 pages
ISBN : 2-213-62583-2
FORMAT : 14,0cm x 21,5cm
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On boira ce délicieux récit d'enfance comme un vin rare, pour sa sublime architecture, un style ciselé, exigeant, musical, des sonorités dans les phrases qui renvoient aux mélodies des plus grands, bref, une parfaite et enchanteresse maîtrise de la langue. On le dégustera aussi pour l'évocation à la Doisneau/Boujenah d'une enfance de p'tit parigot à la généalogie suspecte dans la France des années 50. De la Goulette au Kremlin-Bicêtre, en passant par les hauteurs bellevilloises, c'est toute une histoire nationale qui se concentre dans les culottes courtes d'un garçon de six ans.

Car il y a du sucré salé dans ces paragraphes évoquant des plans noir & blanc sur une capitale au sortir de la guerre, le charme d'un pittoresque révolu, la dureté d'une condition populaire à laquelle s'ajoutent les affres de l'exclusion, fût-ce de manière symbolique. Un mot, un regard, un geste : être Juif tunisien n'est pas franchement un sésame dans l'Hexagone à l'époque. Alors quand la famille en rajoute !... “Seul, au domicile, je n'étais bon à rien stricto sensu. A l'âge de quatre ans et des poussières, quand on vous dit crûment votre fait, la vie prend un tour crépusculaire.” (p.15)

Mais c'est l'enfance, avec son insouciance et ses bravades, le goût simple et immédiat des choses, tout un monde qui construit un être, des couloirs sales de maisons insalubres aux classes hostiles mais où s'apprend le monde : ”L'école contingentait mes rêves d'évasion ; pourtant rien sans elle n'eût été possible. L'instruction acquise à l'insu ou presque des maîtres qui m'auront déclassé sans recours, s'infiltrait en moi par secrète osmose...” (p.198)

Et c'est peut-être ce qui plait le plus dans cette histoire, cette épaisseur du temps passé, bien rempli, riche, qui guide la plume en lui autorisant des chorégraphies audacieuses, une enfance dite poétiquement, à l'encre nostalgique... ”Les saisons se succédèrent comme ces grands emblèmes décrits avec de petites extases sur les cartes de leçons de choses. L'arbre se dépouillant de ses feuilles ou la neige qui recouvre les chaumes participaient d'une imagerie redoublée par les mots choisis du tableau noir.” (p.142)


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 15/03/2006 )
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