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Vie et mort d’un prolétaire
Didier Castino   Après le silence
Liana Levi 2015 /  18 € - 117.9 ffr. / 221 pages
ISBN : 978-2-86746-784-4
FORMAT : 14,2 cm × 21,0 cm
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Didier Castino enseigne la littérature à Marseille. Il signe un premier roman magistral nous plongeant dans le monde ouvrier militant des années 1960-1970.

Louis Catella, le narrateur, voit défiler sa vie jusqu’à ce jour fatal du 16 juillet 1974 où il meurt écrasé sous un moule de sept tonnes, dans les Fonderies et Aciéries du Midi où il travaille. Il naît en 1930 et commence à travailler à treize ans pour ramener de l'argent à la maison. Il a conscience d’exister par lui-même grâce à l’usine qui le voit grandir puis devenir un homme.

Après la mort de Louis, le récit prend une intensité nouvelle, pris en charge par un mort que tout le monde érige en modèle, et qui continue de parler, de tout voir, de suivre la famille, présence inamovible sous la plume du fils cadet qui a bien du mal à se défaire de sa figure. Il n’a pas assisté aux obsèques car il n’avait que sept ans.

De fait, il prend la parole, le «je» de Louis devient le sien. Lui qui a fait des études et n’est pas un ouvrier a du mal à comprendre les convictions du père. «Je crois au parti communiste et je crois en Dieu. L’Idée est là quand ce que je touche touche à l’invisible ; c’est entre les deux que sont nos vies et les hommes ont la place de venir s’y hisser, je crois que Dieu dit cela, je crois que le parti dit la même chose, c’est pour ça qu’ils se tournent le dos. L’Idée de Dieu, le parti en est dépositaire» (p.26).

Louis participe activement aux événements de 68 quand les ouvriers débrayent pour obtenir de meilleures conditions de travail ; mais des interventions policières musclées signent l’échec du prolétariat, malgré la solidarité. La droite est majoritaire aux Législatives.

Justement, le fils vote à droite, il a fait des études, il n’est pas ouvrier. Mais il a du mal à se débarrasser de cette présence tutélaire. Il règle ses comptes, il dit tout son amour et sa colère pour ce père trop tôt disparu. Il enterre à la fois le père et le garçon de sept ans qu’il était.

Ce roman poignant associe une chronique de la société ouvrière française des années 1960-1970 au récit intime d'une absence : mauvaise conscience, fierté et honte d'origines prolétaires.

Une belle leçon de vie.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 14/09/2015 )
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