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| Federico Zeri Le mythe visuel de l'Italie Rivages 2001 / 7,93 € - 51.94 ffr. / 160 pages ISBN : 2-7436-0856-0 FORMAT : 17,2 x 11 Imprimer
Son nom est un mythe. Lhomme Zeri était immensément cultivé, avait un
il infaillible, un caractère épineux. Il continue dalimenter la polémique
après sa mort : on se dispute aujourdhui limmense bibliothèque de sa
villa de Mentana, qui comprend notamment 150 000 clichés en noir et
blanc. Sa lecture iconoclaste de lhistoire de lart avait une vertu
socratique, remettant en cause les certitudes. Cet essai a paru en 1976
chez Gilio Einaudi, léditeur turinois de gauche, fils dun président de la
République, ami de Cesare Pavese et de Carlo Levi. Il étudie la
représentation du paysage italien dans lart, et les mouvements de
pendule qui la régissent : symbolique au Moyen Age, objective - sans
grand lendemain dans le Masaccio de la chapelle Brancacci, idéaliste
chez Botticelli, qui ne sinspire daucune topographie particulière, elle
obéira au cours des siècles à de nouveaux cycles de ce genre.
Lauteur analyse les noces de la perspective italienne et de la lumière
venue des Flandres. Lumière qui se décline en de nombreuses
variantes, de celle, «blanche, aveuglante» de Piero della
Francesca, à celle du lombard Foppa, «calme et douce». Dans la
campagne ou dans la ville, lhomme nest jamais très loin et son portrait
fait partie intégrante du paysage. Le rôle des commanditaires comme les
Médicis, lapport des étrangers comme Bril, Poussin ou Elsheimer, dont
certains auront tenté, sans trop de succès, de faire pencher la balance
vers le réalisme, sont abordés. Au fil des pages, Zeri invite à réévaluer
lapport des bambochades, trop unilatéralement confinées à leur charge
picaresque. Il fait entrer dans son panthéon des artistes négligés comme
Giacomo Ceruti, dont «les visages anticipent ceux des films
néo-réalistes» ou Ciardi et Quadrone, mémorialistes oubliés du 19e
siècle. Il décèle dans un personnage dun tableau de Peterssen, La
Sieste dans lauberge, le prototype du latin lover, découplé, à la
peau mate et au regard de braise. Il tire de sa besace des vues
méconnues de Canaletto et de Bellotto. Il assaisonne le tout danecdotes
croustillantes : le modèle quElisabeth Vigée-Lebrun peint devant le
Vésuve est aussi volcanique que son arrière-plan. Cest Frederick Hervey,
comte de Bristol et évêque de Derry, qui lance des spaghetti sur les
processions religieuses et tente dacheter le temple de Vesta à Tivoli
pour le remonter en Angleterre
Rafael Pic Sélectionné par ArtAujourdhui.com ( Mis en ligne le 05/04/2002 ) Imprimer | | |
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