L'actualité du livre Jeudi 18 avril 2024
  
 
     
Le Livre
Beaux arts / Beaux livres  ->  
Peinture & Sculpture
Arts graphiques
Architecture & Design
Photographie
Histoire de l'art
Manuels & guides
Beaux livres & Catalogues

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Beaux arts / Beaux livres  ->  Peinture & Sculpture  
 

Rétrospective d'un peintre chinois de France
 Collectif   Peng Wants - Peintures, Dessins, Ecrits
5 Continents 2007 /  80 € - 524 ffr. / 352 pages
ISBN : 978-8874393794
Imprimer

Wants Peng est venu vivre à paris en 1965. Mais il est né dans la bourgeoisie chinoise de Chengdu, dans la Chine centrale, province du Setchouan en 1939. Les dix premières années de sa vie se passent dans la province des 4 fleuves, une enfance heureuse malgré l’invasion japonaise depuis 1937 et la guerre. En 1945, c’est la fin de la trêve entre la bourgeoisie nationaliste du Kouo-Min-Tang de Tchang Kaï Chek et le PC de Mao, et le début de la guerre civile. Sa famille, liée à l’ancien régime, se divise : lui et son père partent en 1949 à Taïwan. Séparé d'une partie de sa famille, il ne revient en Chine que récemment. De retour d’un voyage attendu et craint à la fois, le peintre écrit des poèmes, qui ouvrent les séries d’images. Cette histoire familiale habite le peintre et son œuvre, qui peut sembler assez morbide au premier abord, car le corps souffrant ou supplicié y est très présent.

Œuvre difficile à définir, comme l’identité du peintre. Très chinoise dans ses thèmes (la Chine de son enfance, celle des fumeries d’opium, des seigneurs de la guerre, des photos de famille et des bourgeois occidentalisés et accompagnés de merveilleux teckels et pékinois), mais aussi dans certains de ses modes de représentation (les dessins au crayon, inspirés des paysages de montagne) et dans ses couleurs pour les tableaux. Mais l’occident se montre dans l’obsession du corps humain, certes traité parfois, mais le contraste n’en est que plus saisissant, dans un mode traditionnel asiatique détourné : car c’est le corps dans diverses postures qui surgit du blanc de l’espace et non le Fujiyama ou quelque montagne sacrée ! Sur un mode hyper-réaliste parfois inspiré de la peinture américaine, Peng retrouve des tableaux admirés : un corps du christ de Mantegna, traité en cadavre bleu d’hôpital par exemple. Dès sa formation à Taïwan, Peng a été impressionné par Michel Ange et son traitement des corps nus. Parfois ses femmes en chair à collier de perles et gorge opulente déployée font aussi penser à Rubens, ses généraux à du Otto Dix. Il y a aussi ces corps pris dans de lugubres machines à pointes et rouages, ces bébés vieillards. Et puis ce dessin d’un tank, tout autre chose : mouvement, vitesse et menace. Un thème obsédant se dégage : la fragilité de l’individu, exposé par le corps et broyé par le destin. Obsédant mais pas exclusif : soudain poussent des fleurs de crayon, fragiles. Il y a de la beauté, des moments de grâce, la délicatesse de ce qu’on manque souvent de voir. Il y aussi l’art, qui témoigne du monde et des hommes, compatit et salue, ou dénonce la vulgarité et la cruauté.

Le livre offre la meilleure rétrospective de l’œuvre en l’état actuel, car beaucoup d’œuvres de jeunesse, vendues il y a des décennies, ont disparu : climat ? successions dispersées ? Il faut aussi dire qu’alors Peng ne signait pas. La chasse aux vestiges est ouverte. En attendant, ce musée imaginaire, qui vous donnera peut-être envie d’aller au 25 rue de Tournon (près du sénat et de l’institut Goethe à Paris) à la galerie de Pierre Brullé voir quelques pièces en chair et en toile. A moins que ce ne soit l’inverse, auquel cas vous trouverez des exemplaires du catalogue sur place. Les reproductions sont de grande qualité et accompagnées de textes de spécialistes et amies du peintre, qui suivent son œuvre depuis longtemps. Parmi eux, Chang Ming, sa fille, enseignante à l’université, dont on a déjà présenté ici deux ouvrages d’histoire de l’art : pour prolonger notre rapide biographie de l’artiste.


Nicolas Plagne
( Mis en ligne le 29/06/2007 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • Echos
       de Chang-Ming Peng
  • En regard
       de Chang-Ming Peng
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd