L'actualité du livre Samedi 20 avril 2024
  
 
     
Le Livre
Beaux arts / Beaux livres  ->  
Peinture & Sculpture
Arts graphiques
Architecture & Design
Photographie
Histoire de l'art
Manuels & guides
Beaux livres & Catalogues

Notre équipe
Littérature
Essais & documents
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Beaux arts / Beaux livres  ->  Photographie  
 

Happy days, version carte postale géante
Alison Nordström   Peggy Roalf   Colorama - Les plus grandes photographies du monde made in America
Textuel - Photo 2004 /  29 € - 189.95 ffr. / 79 pages
ISBN : 2-84597-129-X
FORMAT : 25x15 cm
Imprimer

Naguère, le voyageur de passage dans la gare de Grand Central (500 trains et un demi-million de voyageurs par jour), à New York, pouvait lever la tête et s’extasier au spectacle de photos géantes – les coloramas - sur le thème du rêve américain. Au fil des jours et des changements, les photographies représentaient des scénettes, des paysages d’un académisme de bon aloi. Kodak, à l’origine de l’initiative publicitaire, faisait ainsi montre de sa technicité autant que de son identité américaine, et associait à ce projet quelques uns des plus grands photographes d’alors (Eliot Porter, Ernst Haas…). A l’époque, le rêve américain s’exporte et s’affiche non sans fierté pour une nation qui pense avoir accédé au bonheur via la société de consommation. De 1950 à 1994, ce sont ainsi 565 coloramas qui auront, l’espace d’un instant ou d’un regard, rappelé au voyageur qu’il s’apprête à explorer autant une civilisation et une culture qu’un territoire de la taille d’un continent.

A l’occasion de la rénovation de la gare, entamée en 1990, un album photo commémoratif fut publié, rassemblant cinquante de ces photographies. Cette traduction française en reprend quelques unes et offre ainsi au public français un aperçu d’un modèle américain un peu dépassé, mais qui laissera sans doute nostalgique d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent décidément pas connaître. La prouesse technique (de véritables photographies, format 5,5 sur 18 mètres, qui supposèrent la création d’une nouvelle pellicule – l’ektacolor - et d’un nouvel appareil photo, l’Instamatic) passe quelque peu inaperçue et doit être mise en perspective (une photographie en dernière page montre Grand central avec l’un des coloramas). Mais le reflet d’une époque est là, celle du Hula Hoop, de la conquête spatiale, des belles américaines et des surprises-parties. Happy days, version carte postale géante.

Les valeurs développés par ce voyage rapide dans l’Amérique des années cinquante et soixante sont simples et attendues : la vie de famille et ses joies, l’enthousiasme de la jeunesse, les loisirs de masse, les charmes du voyage à travers le monde. C’est cette banalité aux couleurs pastel qui fait le charme de l’ouvrage. Bref, ces photos explorent le mythe des années du baby-boom, de la vie heureuse et de la photographie facile. Invoquant Guy Debord et sa Société du spectacle dans une introduction chronologique efficace, Alison Nordström souligne le rôle de ces images dans l’inconscient des populations, la manière dont elles ont pu façonner les regards et les désirs. Entre publicité et art, les coloramas auront mis en image, un temps, les rêves, les espoirs de millions d’Américains : cet album est un bon autant qu’un beau résumé du rêve américain.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 03/12/2004 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • Le terrain de jeu du diable
       de Nan Goldin
  • Dictionnaire amoureux de l'Amérique
       de Yves Berger
  • John Fitzgerald Kennedy
       de Yann-Brice Dherbier , Pierre-Henri Verlhac
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd