|
Beaux arts / Beaux livres -> Histoire de l'art |
| |
Introduction à l’art chinois | | | Christine Kontler L'Art de la Chine Rouergue - R.V. avec : 2007 / 18 € - 117.9 ffr. / 69 pages ISBN : 978-2-84156-842-0 FORMAT : 20,0cm x 29,0cm
Traduction de Fabienne Andréa-Costa.
Lauteur du compte rendu : agrégée dhistoire et docteur en histoire médiévale (thèse sur La tradition manuscrite de la lettre du Prêtre Jean, XIIe-XVIe siècle), Marie-Paule Caire-Jabinet est professeur de Première Supérieure au lycée Lakanal de Sceaux. Elle a notamment publié LHistoire en France du Moyen Age à nos jours. Introduction à lhistoriographie (Flammarion, 2002). Imprimer
Les éditions du Rouergue prennent le pari de fonder une nouvelle collection «R.-V. avec :», des rendez-vous avec lart, volumes légers, à prix modique (18 ). Bien illustrés avec des photographies, des cartes, des plans, des dessins et une double page centrale. La mise en page est soignée. Un glossaire et un index complètent lensemble. La première édition est italienne (Jaca Book, spa, Milan,2007) et les légendes des photos sont traduites de litalien par F. Andréa-Costa. LArt de la Chine est lun des premiers titres. Lauteur, Christine Kontler, est sinologue, docteur dEtat en science des religions et membre du Centre de recherche sur lExtrême-Orient de Paris Sorbonne. Précis et sérieux, son texte permet de bien comprendre les grandes lignes dune histoire millénaire et fort éloignée de nous. Le plan sorganise par grands axes : archéologie et arts funéraires, arts sacrés, les arts de la vie.
Habitée dès les premiers temps de lhumanité, la Chine entre dans lhistoire avec la dynastie des Zhou (1121-256 av.JC), longue période dorganisation progressive, marquée par des ruptures et lalternance de tentatives de centralisation puis déclatements en états rivaux. Sous cette dynastie qui correspond à lAntiquité chinoise, on voit se mettre en place les grands principes de cette civilisation : les cultes ancestraux, lorganisation des lettrés, les innovations agricoles et techniques, les écoles de sagesse (Confucius 551-479), le taoïsme (IVe siècle av.JC). En 221 av. JC, saffirme le prince de Qin : Premier Auguste Empereur (247-210) dont on a retrouvé en 1974 la tombe, gigantesque chantier archéologique ouvert à Xian. Fondateur dun empire centralisé, il est aussi le premier constructeur de la grande muraille.
Les arts sacrés sont en Chine fortement marqués par linfluence du bouddhisme qui fut introduit en Chine sous la dynastie des Han (IIIe s. av. JC) et connut son apogée entre le VIIe et le IXe siècle sous la dynastie des Tang : la représentation de Bouddha est parfaitement maîtrisée par les artistes chinois, dans un premier temps dans un contexte funéraire, complétée par celle des êtres déveil (bodhisattva) représentés en jeunes princes, richement parés. Cet art fortement ritualisé a valeur denseignement et répond à des règles précises. Les sanctuaires se sont développés le long de la route de la soie, sanctuaires rupestres richement ornés de peintures rurales qui reprennent les grandes lignes de la vie du Bouddha et illustrent les textes de sagesse. Dans la lignée du bouddhisme, se développe le taoïsme, religion impériale et populaire. Tout un panthéon chinois de divinités, de démons etc., se déploie sur les parois des pagodes, des temples, des sanctuaires. Bâtiments civils et religieux sont édifiés selon les mêmes principes qui articulent lespace carré qui représente la terre, et le cercle, image du ciel ; la tortue au ventre carré soutenue par quatre pattes et portant une carapace ronde est une illustration courante et bienvenue. Le choix de lemplacement répond aux règles du fengshui, et, le site défini, le plan sorganise selon un axe central sud-nord (nord ouvert aux influences néfastes quil faut chasser).
Enfin, les arts de la vie traduisent dans la vie quotidienne les grandes croyances et lapproche de lunivers. Jardins et peintures de paysages offrent un «monde en petit» dans lequel la nature est recréée, organisée en espace clos, autour dune cour carrée. Lieu de méditation par excellence, le jardin entretien des rapports étroits avec la peinture, et les symboles là aussi sont essentiels : par exemple le bambou, les branches de pin et de prunus associés, les «trois amis du froid», représentent la lutte contre ladversité.
Cest entre le Xe et le XIIIe siècle, à lépoque des Cinq Dynasties et des Song, quapparaît lart de la peinture sur rouleaux de soie verticaux. Se construit aussi lart de lécriture et les «4 trésors» : pinceau, encre, pierre à encre et papier ; entre les IIIe et VIs siècle, on observe la création de styles nouveaux en calligraphie, tandis quau Xe siècle sont mises au point des techniques de xylographie. Les albums de voyage réalisés au XVIIIe siècle, colorés, illustrent la diversité des villes et des campagnes chinoises. Lérudit se livre avec bonheur aux «quatre passe-temps élégants» : peinture, jeu déchecs, calligraphie et musique ; il sentoure de bronzes et dobjets de décoration (laques, porcelaines
), dans un intérieur raffiné.
Certes, ce mince volume (69 pages) ne prétend pas donner une présentation exhaustive des arts chinois, mais, tel quel, il représente une bonne introduction, qui donne envie daller plus loin, et est dun excellent rapport qualité/prix.
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 04/05/2007 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Echos de Chang-Ming Peng L’art chinois de l’écriture de Jean-François Billeter La Chine Ancienne | | |
|
|
|
|