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Le métier d’homme est difficile, peu sont capables de l’exercer...
Jean-Pierre Pustienne   Ernest Hemingway
Fitway Publishing 2005 /  25 € - 163.75 ffr. / 118 pages
ISBN : 2-7528-0202-1
FORMAT : 23x28 cm
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Ainsi écrivait Hemingway : égocentrique excentrique ou géant au pied d’argile ? De nombreux et brillants auteurs, tels Hotchner - Papa Hemingway -, Burgess - Ce sacré Hemingway -, Dos Passos - La Belle vie - ou Meyers, son biographe le plus documenté, se sont attachés a décortiquer la vie de ce monument de la littérature.

En se colletant avec ce colosse, Jean Pierre Pustienne prenait le risque du radotage ; il n’en est rien, car l’angle d’éclairage choisi - la tournée des bars de prédilection de ce grand buveur qui a mis K.O. son foie en 1957, après quarante ans d’assiduité à «la dive bouteille» - rend le récit plus proche de l’homme que du génie. Du bar du Ritz à Paris, qui porte son nom, au Harry’s bar à Venise, de l’El Floridita à Cuba à La Closerie des lilas à Paris encore, le lecteur découvre, outre quelques paternités de cocktails - le Bloody Mary ou le Daiquiri -, l’écrivain qui, bannissant adjectifs, psychologie et fioritures, recherchait le mot juste, écrivait des phrases courtes et de longs dialogues nouant un lien avec le behaviorisme naissant, héritage de la «lost generation» dont il était une des figures dominantes.

Plus qu’une biographie, quoique tout soit très méthodiquement, presque religieusement, répertorié, tel un évangile selon «Papa», Pustienne nous dessine le portrait d’un battant à la carrure du troisième millénaire. Le responsable de rédaction de Ca m’intéresse saute à pieds joints dans les épisodes de la vie de Hem’ avec le même bonheur qu’un gamin dans une flaque d’eau, et de fait, ça nous intéresse aussi !

Les éditions Fitway présentent donc un Hemingway dépoussiéré, actualisé, lifté. L’intrépide globe trotter au dynamisme compulsif, boulimique d’expériences toujours renouvelées, américain rabelaisien, amoureux fou d’une Europe encore dans les limbes, parangon de qualités viriles, aux amitiés féminines spectaculaires (Marlène Dietrich et Ava Gardner), disparu volontairement il y a quasiment, jour pour jour, 44 ans, est un homme moderne, entreprenant, solitaire très entouré, angoissé mais libre de ses choix, ingrat en amitié, charmeur quelque peu narcissique au sourire désarmant, mondialiste avant l’heure et mondain à ses heures, à Gstaad pour le ski, en Floride ou à Cuba pour la pêche au gros, chasseur en Afrique, aficionado a los toros en Espagne, un vrai catalogue de tour opérateur à lui seul.

Ce loustic de Don Ernesto, tel que le nomment les Pampelonais, autant mythomane que Malraux, autant médaillé qu’un général en retraite (il a fait cinq guerres dont les deux mondiales), couronné du Pulitzer et du Nobel de littérature pour Le Vieil homme et la mer, icône désormais classique des années folles, se retrouve au goût du jour. Malgré son ultime révérence à la vie, ce 2 juillet 1961, le revoilà parmi nous aussi fringuant qu’en lui même, pin up d’une littérature vilipendée par certains intellos chagrins ; son héritage est riche de quelques œuvres : L’Adieu aux armes, Pour qui sonne le glas, Les Neiges du Kilimandjaro, Mort dans l’après-midi... Serait il judicieux d’en faire fi ?

Un homme qui pesait cinq kilos à la naissance, qui survécut à nombre de traumatismes, à nombre de maladies, à la psychanalyse freudienne (sa Corona, entendez non sa bière mais sa machine à écrire, était son seul psychiatre), au suicide de son père, et qui dut, faute d’adversaires à sa mesure, mettre un point final violent dans un ultime face à face avec la vie, mérite ce très bel hommage, aux photos aussi émouvantes que nostalgiques. On y croise Gary Cooper, Spencer Tracy, Gregory Peck, feu les espadons, les antilopes ou les canards de la lagune, ses épouses, ses enfants, ses chiens et ses chats, mais aussi de parfaits inconnus qui l’ont nourri lui et son art, dont ce Gregorio Fuentes «sage grégorine, le roi du gulf stream», qui servit de modèle à Santiago le vieil homme...

Vous étiez beau dans tous vos états, Doc Hemingway : Jean Pierre Pustienne a su en saisir la vérité.


Raymonde Roman
( Mis en ligne le 20/07/2005 )
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