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Poches -> Littérature |
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Du couple, toujours du couple, encore du couple | | | David Foenkinos Nos séparations Gallimard - Folio 2010 / 5,60 € - 36.68 ffr. / 217 pages ISBN : 978-2-07-040248-9 FORMAT : 11cmx18cm
Première publication en octobre 2008 (Gallimard - Blanche) Imprimer
David Foenkinos s'est fait spécialiste d'un thème éculé que, pourtant, il explore pour notre plus grand plaisir : la vie de couple et ses affreux affres affreux. Pour le plaisir du lecteur, grâce à un talent de plume maîtrisée, souvent élégante, imagée et, surtout, drôle et à une focale bien réglée : partant d'un «Je» littérairement déguisé, l'auteur sait séduire le «Nous», et chacun de se reconnaître, plus ou moins, dans les états d'âme de ce romantique contrarié, de cet adultérin pas vraiment repenti...
Trentenaire gauche, le narrateur nous expose ses maux de coeur, entre une quasi-épouse rencontrée, aimée puis quittée devant l'autel et passablement trompée, la belle Alice qui le séduisit d'un geste anodin, détail qui fit tout ; une maîtresse un brin déséquilibrée, Céline, DRH chez Larousse (car notre homo romanticus, d'abord stagiaire dans la vénérable maison, y travaille à présent, infatigable spécialiste des mots et biographies succinctes qui ponctuent d'ailleurs et joliment le récit) ; Iris enfin, romancière rencontrée lors d'une fuite en Bretagne où il s'improvisa vendeur de cravates... Il est aussi question de la rencontre de Paul et Virginie, tombés en amour grâce à du saumon avarié... à moins que ce ne fut plus prosaïquement sur Meetic...
Rien ne va plus dans cet univers où la monogamie règne en douairière fantoche. Fritz (puisque c'est son nom...), tout amoureux qu'il soit de la belle Alice, peine franchement à supporter ses parents et le complexe social qu'elle a développé auprès d'eux (un complexe de supériorité s'entend : Fritz est-il bankable après de ces bourgeois un rien vieille France ?) ; du coup, on rit devant le tableau, et l'on rit plus encore quand les parents en question rencontrent sans préavis ceux de Fritz, vétérans d'un passé hippie encore assumé !... Bref, autant de raisons expliquant les séparations éponymes.
Et un roman dans la lignée des précédents, pierre supplémentaire à une oeuvre déjà consistante et, finalement, fort appréciée. La suite suit (La Délicatesse, Gallimard, 2009) : David Foenkinos est un auteur conséquent. Attention alors de ne pas sombrer dans une facile woody-allénisation. Ce serait dommage...
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 27/01/2010 ) Imprimer
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