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Djian délavé...
Philippe Djian   Incidences
Gallimard - Folio 2011 /  6.80 € - 44.54 ffr. / 244 pages
ISBN : 978-2-07-044322-2
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en février 2010 (Gallimard - Blanche)
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Djian colle à ses thèmes, fidèle à ses démons, fait du Djian comme personne, malgré des hauts et des bas, une production active et donc sinusoïdale. On est ici plutôt dans le bas.

On le compare généreusement à Houellebecq lui même rapidement assimilé à Céline. On voit en lui aussi du Selby Jr et l'horizon américain car l'Amérique est au cœur de la création de notre auteur. Trop, peut-être, parfois dans l'imitation, la singerie, la référence à ces séries télévisées qu'il affectionne (ici, maladroitement, un parrain local se nomme Tony Soprano, interférence hertzienne parasitant le texte). Il y a chez Djian comme un wannabisme étatsunien (wanna be / want to be, une envie d'être comme), un iznogoodisme en fiction yankee. C'est ce qui fait sa valeur, sa teinte, son intérêt aussi ; l'autofiction à la française y est mise en bride, les envolées cérébrales sont sous pilote automatique et la posture de l'écrivain engagé jamais une priorité en soi.

Autre marque de fabrique : une constance dans le pessimisme, un cynisme congénital par lequel il ressemble plus à Michel H. qu'à Hubert S d'ailleurs. Car cette morne vision de la condition humaine est moins le reflet d'une déprime intime ou d'une misanthropie totale que la marque, très française pour sûr, de l'ennui bourgeois, d'une humanité sacrifiée à la matérialité, exprimant son désarroi et le contournant par des comportements à la marge.

Le héros djianien ici mis en scène est Marc, un professeur d'université, spécialiste de littérature mais écrivain raté, grand consommateur de jeunes et jolies étudiantes, et vivant avec sa sœur Marianne une relation étrange... C'est d'ailleurs au côté d'une jeune femme qu'il se réveille, jeune pour toujours car son corps, refroidi sans qu'il ne sache pourquoi, témoigne de son passage de vie à trépas. Marc n'appelle pas la police - pourquoi pas ?... - et préfère cacher la donzelle dans une grotte des bois alentours (omniprésence de la nature dans les romans de Djian, écran et revers de l'urbaine et froide modernité). Mieux, il fréquente ensuite la mère de la disparue, Myriam qui le séduit peu à peu. Pire, d'autres corps iront rejoindre celui de la belle à l'ombre des sapins... Le tout dans un monde qui nous ressemble : sécuritaire et déprimé.

Mais on glisse à la surface de cette prose, peut-être parce qu'on a trop lu Djian et que le déjà-lu s'impose ; peut-être aussi parce qu'on préfère lire les auteurs américains à qui il se frotte.


Thomas Roman
( Mis en ligne le 07/12/2011 )
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